Reporters sans frontières dénonce le harcèlement de plusieurs journalistes par la police algérienne
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Sept journalistes du quotidien Liberté, dont le directeur de publication Farid Alilat, ont été invités à se présenter, le 2 septembre 2003, devant la police judiciaire. Le journal, contacté par téléphone par Reporters sans frontières, a déclaré ne pas avoir été informé du motif de ces convocations au commissariat central d'Alger.
"Ces convocations en série s'inscrivent dans la continuité de l'affaire des imprimeries d'Etat", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Les autorités algériennes ont visiblement décidé de ne pas en rester là. Frustrées que la plupart des journaux indirectement censurés aient reparu, elles cherchent d'autres moyens pour continuer de faire pression sur cette presse privée. En matière de diffamation, si c'est bien cela qui est reproché au journal Liberté, la procédure ne nécessite pas que les journalistes soient interrogés pendant des journées entières au commissariat de police," a-t-il ajouté avant de conclure : "Cette attitude relève purement et simplement d'une volonté de harceler les journalistes."
Les sept journalistes de Liberté convoqués par la police judiciaire sont : le directeur de publication, Farid Alilat, son prédécesseur, Outoudert Abrous, le chroniqueur Mustapha Hammouche, le rédacteur en chef Saïd Chekri, le caricaturiste Ali Dilem, et les journalistes Mourad Belaïdi et Rafik Benkaci. Les 27 et 28 août, Farid Alilat ainsi que trois autres journalistes de Liberté avaient déjà été convoqués par la police. Ils avaient alors été interrogés sur des articles publiés dans Liberté qui dénonçaient la corruption des plus hauts cercles du régime, y compris celui du président Abdelaziz Bouteflika.
Mohammed Benchicou, le directeur du journal Le Matin, est placé sous contrôle judiciaire. Il a été convoqué et entendu par le procureur, le
26 août, suite à un dépôt de plainte par le ministère des Finances pour infraction à la réglementation sur "le contrôle des changes et les mouvements de capitaux".
Parmi les six journaux sommés, le 18 août, d'honorer leurs dettes auprès des imprimeries d'Etat, seuls L'Expression et Er-Raï n'ont pu payer leurs créances et ne paraissent plus depuis cette date. Liberté, Le Matin, Le Soir d'Algérie et El-Khabar, en première ligne des révélations de scandales touchant le sommet de l'Etat, ont payé et ont recommencé de paraître.
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Updated on
20.01.2016