Reporters sans frontières appelle les ministres européens, notamment Bernard Kouchner, à défendre la liberté de la presse en Asie
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Alors que s'ouvre à Hambourg le 8e sommet des ministres des Affaires étrangères de l'Asie Europe Meeting (ASEM), Reporters sans frontières demande aux ministres européens d'intervenir auprès de leurs homologues asiatiques afin d'obtenir des avancées concrètes en matière de liberté d'expression. L'organisation souhaite notamment que le ministre français, Bernard Kouchner, évoque la liberté d'expression avec son homologue chinois, Yang Jiechi.
"Depuis plusieurs mois, on note un net recul en matière de liberté de la presse en Asie. Au Viêt-nam, en Birmanie, en Chine, mais également au Pakistan ou au Sri Lanka, les attaques contre la presse et les défenseurs de la liberté d'expression se multiplient. La crédibilité de la coopération entre l'Europe et l'Asie se juge aux résultats. Ce doit également être le cas pour les droits de l'homme. Nous exhortons les ministres européens à ne pas éluder les sujets qui fâchent", a affirmé l'organisation.
Les 28 et 29 mai, les ministres ou représentants de 46 pays européens et asiatiques se retrouvent en Allemagne dans le cadre de l'ASEM. Alors que se tient ce sommet, de graves attaques à la liberté de la presse ont lieu en Asie :
En Chine populaire, le couple de défenseurs de la liberté d'expression, Hu Jia et Zeng Jinyan, ont été de nouveau placés en résidence surveillée, le 18 mai dernier. Ils ont été empêchés de voyager à l'étranger. Plus de 80 journalistes et cyberdissidents sont actuellement détenus en Chine. Et à la veille de l'anniversaire du massacre de la place Tiananmen du 4 juin 1989, le contrôle sur l'information et la répression des voix dissidentes se sont renforcés.
En Birmanie, la junte n'a montré aucun signe de bonne volonté en faveur des prisonniers politiques, notamment le journaliste U Win Tin, détenu depuis 1989. Les militaires tendent à renforcer leur surveillance de la presse et des opposants.
Au Viêt-nam, on assiste à une répression féroce contre les journalistes dissidents et tous ceux qui s'expriment sur Internet. En l'espace de deux mois, une dizaine de journalistes, dont le père Nguyen Van Ly, ont été condamnés à de lourdes peines de prison à l'issue de procès expéditifs.
Au Pakistan, les journalistes sont victimes de violence de la part des forces de sécurité, des partis affiliés au président Pervez Musharraf ou des militants djihadistes. Les télévisions privées sont victimes de censure répétées quand elles parlent de la crise politique actuelle.
Enfin, au Sri Lanka, les milices paramilitaires ciblent les journalistes. Trois d'entre eux ont déjà été tués depuis le début de l'année. Plusieurs responsables de rédactions ont, par ailleurs, été menacés par des proches du président Mahinda Rajapaksa, dont son frère, conseiller à la Défense.
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20.01.2016