A la veille des élections législatives et du référendum constitutionnel, qui se dérouleront le 25 mai 2003, Reporters sans frontières interpelle les autorités pour leur demander d'accorder une attention toute particulière au respect de la liberté de la presse.
A la veille des élections législatives et du référendum constitutionnel, qui se dérouleront le 25 mai 2003, Reporters sans frontières interpelle les autorités pour leur demander d'accorder une attention toute particulière au respect de la liberté de la presse. La suspension, le 20 mai, de la chaîne de télévision locale Ankyun+3, pour des raisons vraisemblablement politiques, ainsi que les entraves et les censures imposées à de nombreux journalistes ayant couvert les deux tours de l'élection présidentielle en février et mars 2003, inquiètent l'organisation, qui craint de nouvelles violations de liberté de la presse dans ce contexte électoral.
"Etant donné les multiples pressions, intimidations, saisies et violences dont ont été victimes les journalistes qui couvraient l'élection présidentielle il y a quelques mois, nous sommes en droit de nous inquiéter des conditions dans lesquelles les médias pourront travailler au cours de ce nouveau scrutin. Aussi, nous vous demandons de tout mettre en œuvre pour que les membres des commissions locales respectent le code électoral et n'entravent pas le travail des journalistes au cours du scrutin du 25 mai", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé à Artak Sahradyan, président de la commission électorale centrale de la République d'Arménie. "Nous vous demandons également d'intervenir pour que la transmission de la chaîne Ankyun+3 soit immédiatement rétablie", a ajouté Robert Ménard.
Le 20 mai 2003, la branche locale du centre de télécommunications de la République d'Arménie a suspendu la transmission de la chaîne de télévision locale Ankyun+3 de la ville d'Alarverdi (région de Lori), officiellement parce qu'elle n'a pas respecté des normes techniques et n'a pas diffusé des programmes étatiques. D'après Hrachya Papinyan, rédacteur en chef de la chaîne, cette suspension, qui intervient cinq jours avant le scrutin, est due à des motifs politiques, la chaîne n'ayant pas pris parti pour le candidat Hovhannes Qochinyan, frère du chef de la communauté régionale. Une semaine auparavant, des inspecteurs des impôts ont également entamé un contrôle fiscal des comptes de Ankyun+3.
De nombreuses entraves à la couverture des scrutins ont été observées au cours des deux tours de l'élection présidentielle des 19 février et
5 mars derniers. Les représentants de médias indépendants, dont ceux de la chaîne de télévision indépendante A1+, ont été intimidés, pris à partie et agressés alors qu'ils couvraient les scrutins dans les bureaux de vote. Dans une majorité des cas, ces entraves étaient le fait des membres des commissions électorales locales. L'organisation rappelle qu'aucune accréditation n'est requise pour la couverture du scrutin dans les bureaux locaux, l'article 30 du code électoral interdisant toute restriction des droits des représentants des médias.