Suite à la fermeture de la chaîne Radio Caracas Television (RCTV), décidée par le président Hugo Chávez, l'organisation dénonce ce coup de force qui réduit au silence la télévision la plus populaire du pays.
"La fermeture de Radio Caracas Television (RCTV), fondée en 1953, est une grave atteinte à la liberté d'expression. Elle est un mauvais coup porté à la démocratie et au pluralisme. En s'en prenant à RCTV, Hugo Chávez a réduit au silence la télévision la plus populaire du pays et la seule chaîne nationale encore critique à son égard. Cette fermeture est faite en violation de toutes les règles de droit, le matériel de diffusion de RCTV ayant été saisi au profit de la nouvelle chaîne publique. Les motifs invoqués - et notamment le soutien que RCTV avait apporté, avec d'autres médias, à la tentative de coup d'Etat du 11 avril 2002 - sont des prétextes : les autres chaînes de télévision privées qui avaient eu la même attitude à l'époque n'ont pas connu le même sort ayant, depuis, adopté une position complaisante vis-à-vis du régime" a déclaré Reporters sans frontières.
Aujourd'hui, Hugo Chávez contrôle directement ou indirectement la quasi-totalité des médias audiovisuels. La fermeture de RCTV n'est pas, comme veut le faire croire le chef de l'Etat, une simple mesure administrative mais une décision politique visant à renforcer son hégémonie sur les moyens d'information.
Cette nouvelle atteinte au pluralisme vient s'ajouter à la longue liste des violations de la liberté de la presse au Venezuela : agressions de plusieurs centaines de journalistes au cours de ces dernières années, loi sur la "responsabilité sociale des médias" audiovisuels entravant la programmation de ces derniers, réforme du code pénal aggravant les sanctions pour les délits de presse, publication d'une liste de journalistes "vendus aux intérêts américains", menaces verbales du président Hugo Chávez envers des journalistes étrangers...
“L'organisation appelle la communauté internationale à se mobiliser pour dénoncer ce coup de force et défendre ce qui reste de médias indépendants au Venezuela," a ajouté Reporters sans frontières.
La plus ancienne chaîne de télévision du Venezuela, RCTV, a officiellement cessé d'émettre le 27 mai 2007, conséquence de la décision du président Hugo Chávez de ne pas renouveler sa licence.
Huit jours après la réélection du président Hugo Chávez, une menace de non-renouvellement de licence pesait déjà sur RCTV : le 11 décembre 2006, le ministre de la Communication et de l'Information, William Lara, avait annoncé que l'avenir de la chaîne serait soumis à une consultation populaire. Puis la décision de Hugo Chávez de mettre fin à la licence de RCTV a été annoncée le 28 décembre 2006. C'est enfin le 18 mai 2007 que tout débat sur le sujet a été exclu, lorsque le Tribunal suprême de justice du Venezuela, saisi le 9 février 2007 par RCTV, a déclaré "irrecevable" le recours de la chaîne.