Alors que le président américain doit rencontrer son homologue russe à Moscou le 8 mai 2005, Reporters sans frontières a écrit à George W. Bush pour lui faire part de ses inquiétudes concernant l'état de la liberté de la presse en Russie depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin.
Reporters sans frontières tient à exprimer au Président américain, à l'occasion de sa rencontre avec le président de la Fédération de Russie, le 8 mai 2005 à Moscou, son inquiétude concernant le durcissement de la répression à l'encontre des journalistes dans ce pays, depuis l'accession de Vladimir Poutine au pouvoir.
« La violence à l'égard des journalistes constitue effectivement la plus sérieuse menace faite à la liberté de la presse en Russie car elle se déroule dans la plus totale impunité. Ce climat de terreur induit par conséquent une auto-censure généralisée parmi les journalistes » a déclaré l'organisation.
« Nous vous serions très reconnaissants d'évoquer, lors de votre entretien avec votre homologue russe, la question de l'enquête sur l'assassinat de Paul Khlebnikov, citoyen américain et rédacteur en chef de l'édition russe du magazine Forbes, assassiné par balles le 9 juillet 2004 à la sortie de son bureau et qui n'est toujours pas élucidée .»
« Notre organisation a émis des réserves sur le sérieux et sur l'impartialité de l'enquête en cours. Nous attendons de Monsieur Vladimir Oustinov, procureur général de Russie, qu'il établisse toute la vérité sur cet assassinat, alors que deux suspects, extradés du Bélarus en février, devraient être jugés en juillet prochain. Il serait souhaitable que les commanditaires de cet acte odieux soient rapidement identifiés et punis ».
« Condoleezza Rice, qui a rencontré la famille de Paul Khlebnikov le 3 mai, a exprimé le souhait de faire progresser cette enquête et nous nous félicitons pleinement de cette démarche. »
« Outre Paul Khlebnikov, de nombreux journalistes ont été assassinés ces dernières années, sans que jamais les coupables ne soient identifiés et punis. Reporters sans frontières espère toujours des avancées concrètes dans l'enquête sur l'assassinat d'Alexeï Sidorov.. Ce journaliste, âgé de 31 ans, avait été poignardé par deux hommes dans le parking de son immeuble à Togliatti (Centre-Ouest) le 9 octobre 2003. Il était mort peu après dans les bras de son épouse. Alexeï Sidorov avait remplacé le journaliste Valery Ivanov, assassiné dans des circonstances similaires le 29 avril 2002 », a ajouté l'organisation.
« Par ailleurs, pas moins de 17 journalistes ont été agressés et trois autres menacés pour la seule année 2004, pour leur travail » a conclu Reporters sans frontières.