Reporters sans frontières publie aujourd'hui un rapport d'enquête "Nous avons la liberté de parole, mais ni sécurité ni responsabilité" sur la situation de la liberté de la presse en Afghanistan. Après sept ans de gouvernement de Hamid Karzaï, quels sont les bénéfices pour la liberté de parole ?
Au cours des dernières semaines, la liberté de la presse s'est très nettement dégradée en Afghanistan. L'assassinat à Kandahar de
Jawed Ahmad, journaliste rattaché à plusieurs médias canadiens ; la fermeture, sous la pression des conservateurs et des autorités, du quotidien
Payman ; et la confirmation par la Cour suprême de la peine de vingt ans de prison de
Perwiz Kambakhsh, sont autant de preuves que la liberté de la presse traverse une grave crise en Afghanistan.
Reporters sans frontières publie aujourd'hui un rapport d'enquête "Nous avons la liberté de parole, mais ni sécurité ni responsabilité" sur la situation de la liberté de la presse en Afghanistan. Après sept ans de gouvernement de Hamid Karzaï, quels sont les bénéfices pour la liberté de parole ?
Si le pluralisme est une réalité que l'on doit à la politique du président Hamid Karzaï et de la communauté internationale, parallèlement, les violences contre la presse n'ont cessé d'augmenter. Et les preuves de l'engagement des autorités pour y mettre un terme sont ténues. Les taliban portent une grande responsabilité dans cette violence. Mais les forces de sécurité, les autorités locales et les forces internationales se sont rendues également coupables de graves entraves dans le travail des journalistes.
Alors que la communauté internationale s'interroge sur la stratégie à suivre en Afghanistan, Reporters sans frontières appelle les autorités afghanes et toutes les parties au conflit à faire du respect de la liberté de la presse une priorité.
Comment le gouvernement et la communauté internationale peuvent-ils prétendre lutter contre la corruption et le trafic de drogue qui gangrènent l'Etat sans une presse libre capable d'exposer les travers de la mauvaise gouvernance ? Comment lutter contre la propagande des taliban si le gouvernement n'est pas capable de défendre la liberté de parole ?
Alors que l'élection présidentielle va avoir lieu en août prochain, Reporters sans frontières redoute des pressions accrues sur la presse.
Le rapport aborde les questions cruciales de la sécurité des journalistes, du sort des reporters femmes, de la loi sur les médias toujours pas appliquée, des "trous noirs" de l'information où règnent les taliban, mais aussi des conflits et des manipulations sur les informations concernant les civils victimes de la guerre.
Reporters sans frontières avance des recommandations devant permettre d'améliorer le sort des journalistes travaillant en Afghanistan.
Au cours de son enquête menée en janvier 2009, Reporters sans frontières a rencontré le ministre de la Justice, le ministre de la Culture et de l'Information, le directeur de la communication du chef de l'Etat, un membre du Conseil des oulémas, des représentants de la société civile, des correspondants de la presse étrangère, des officiers de la Force internationale de sécurité et d'assistance (ISAF) et des diplomates, ainsi que de nombreux journalistes et des associations professionnelles de Kaboul, Kandahar, Mazar-i-Charif et Herat.
Enfin, Reporters sans frontières diffuse une interview exclusive de Perwiz Kambakhsh, réalisée en janvier 2009 :