Rapport d'enquête : "La voie des libertés reste à ouvrir dans le plus jeune État du monde"
A six jours du premier anniversaire de l'indépendance du Soudan du Sud, célébré le 9 juillet 2012, Reporters sans frontières rend public un rapport d'enquête, en français, anglais et arabe, sur l'état de la liberté de l'information dans ce pays.
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Ce document, qui fait suite à une mission menée dans la capitale, Juba, du 9 au 15 mai 2012, démontre que le divorce avec Khartoum n’est pas entièrement consommé et que l'indépendance n'a pas apporté d'amélioration significative de la liberté de la presse. Le rapport étudie la guerre médiatique que se livrent les deux Soudans. Il dénonce l’omniprésence de forces de sécurité "aux mains lourdes", souligne le développement de l’autocensure parmi les journalistes, et insiste sur la nécessité d’adopter un cadre légal régulant le fonctionnement des médias.
"Le Soudan du Sud n’est pas aujourd’hui un pays en proie à une répression concertée et systématique envers la presse. Il enregistre cependant une somme inquiétante d’incidents et d’actes isolés de répression ou d’intimidation qui finissent pas saper le climat dans lequel évoluent journalistes et médias", affirme Reporters sans frontières qui estime que le pays, situé à la 111e place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse, est à la croisée des chemins.
En conclusion de son enquête, Reporters sans frontières recommande notamment aux autorités sud-soudanaises de punir sévèrement toute personne responsable de violations de la liberté de l'information et de cesser de vouloir orienter la presse au moyen d'arguments nationalistes ; aux responsables du dispositif de sécurité de l'Etat de cesser toute brutalité à l'encontre des journalistes ; et à l'Assemblée nationale d'adopter sans délai les trois projets de lois sur la presse qui lui ont été soumis par le Conseil des ministres.
L'organisation encourage la communauté internationale à conditionner son aide au respect des libertés fondamentales, en premier lieu la liberté de l'information ; et les ONG à soutenir le développement des médias au Soudan du Sud ainsi que la formation des journalistes. Enfin, elle lance un appel aux journalistes locaux en faveur du respect des règles d'éthique et de déontologie, et du refus de l’autocensure.
Photo : (AFP / Adriane Ohanesian)