Pologne : RSF condamne les violences policières contre les journalistes
Au cours d’une manifestation de militants nationalistes, commémorant le 75ème anniversaire du soulèvement de Varsovie, un photographe a été agressé par un officier de police et deux autres journalistes expulsés du cortège par les forces de l’ordre. Reporters sans frontières condamne le comportement inapproprié des policiers et demande aux autorités de respecter le travail des journalistes.
Plusieurs centaines de militants d’extrême droite se sont rassemblés le jeudi 1er août pour commémorer l’insurrection de Varsovie. Le rassemblement a rapidement été émaillé d’incidents entre les journalistes présents et les forces de l’ordre. Jędrzej Nowicki, photoreporter pour le quotidien Gazeta Wyborcza a été violemment agressé par un officier de police alors qu’il tentait de photographier l’évacuation de contre-manifestants place Krasinski. “Je photographiais quand j’ai senti la main d’un policier m’attraper par le cou, il m’a tiré en arrière avant de me projeter vers le sol.” Plus tôt dans la journée, sur demande des organisateurs de la manifestation qui ne souhaitaient pas la présence de journalistes au sein du cortège, deux reporters travaillant pour le média indépendant Oko.press ont été évacués par la police.
“Ces incidents constituent une sérieuse atteinte à la liberté d’informer et témoignent d’une détérioration progressive des conditions de travail des journalistes durant des événements publics en Pologne”, déclare le bureau Union Européenne-Balkans. RSF demande aux autorités polonaises de prendre les mesures qui s’imposent pour permettre aux journalistes d’exercer leur activité en toute sécurité.”
Le photographe, Jędrzej Nowicki a été témoin de ce changement, “Une certaine tension s’installe, alors que je couvrais l’action de militants écologistes à Konin, j’ai été frappé par un policier. C’est le second incident en deux semaines. La situation se dégrade dangereusement.”
La Pologne figure au 59ème rang du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières après avoir dégringolé année après année depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur en octobre 2015.