Plus d’une quinzaine de journalistes agressés pendant les manifestations du 2 octobre
Organisation :
Reporters sans frontières condamne l’agression d’au moins une quinzaine de journalistes par les manifestants et par des agents de police à Mexico le 2 octobre 2013, alors qu’ils couvraient les défilés de commémoration du 45ème anniversaire des massacres d'étudiants de 1968.
“Reporters sans frontières appelle le parquet fédéral spécialisé dans les atteintes à la liberté d’expression (FEADLE) à ouvrir des enquêtes indépendantes pour faire toute la lumière sur ces agressions et sanctionner les responsables. Nous avions déjà souligné que les exactions envers les professionnels de l’information lors de manifestations se répèteraient tant qu’elles ne seraient pas sanctionnées. La banalisation des violences contre les journalistes est préjudiciable à la couverture médiatique de ce genre d’événement. Nous rappelons que sans journalistes, le message des manifestations ne serait pas entendu par le public”, déclare l’organisation.
Contacté par Reporters sans frontières, Guillermo Barros de l’Agence France-Presse (AFP) témoigne: “Je couvrais le défilé quand la police a commencé à frapper les manifestants pour qu’ils se dispersent. Bien que je me sois identifié comme journaliste, un policier m’a frappé à la tête avec sa matraque.” Quatre journalistes de l’AFP ont été agressés par la police, dont Guillermo Barros, Yuri Cortez et Alfredo Estrellas.
La police a aussi confisqué l’équipement de la journaliste Nayeli Roldán, de Efekto Noticias, alors qu’elle filmait des arrestations de manifestants. Le photographe Omar Franco Pérez, du journal El Sol de México, a reçu des coups de matraque à la tête. Bien qu’ils se soient identifiés comme membres de la presse, les photographes Nicolás Tavira, de l’agence Notimex, Xilonel Perez et Heriberto Paredes de l’agence Subversiones, et les photographes freelances Arturo Ramos, Consuelo Pagaza, et Iván Castaniera, ainsi qu’un photographe de l’agence OOCHEL, ont, quant à eux, été blessés par des agents du maintien de l’ordre.
Les journalistes indépendants Daniela Paniagua et Alejandro Medina (photo) ont été détenus arbitrairement par des policiers, mais relâchés quelques minutes plus tard. Selon nos sources, au moins huit autres journalistes, dont trois journalistes étrangers, et d'autres du quotidien Milenio et de la chaine de télévision Canal 11, ont été victimes d’agressions.
Ces agressions de professionnels de l’information surviennent peu de temps après les violences et détentions arbitraires dont ils ont été la cible pendant les manifestations du corps enseignant les 1er et 14 septembre dernier.
Le Mexique est l’un des pays les plus dangereux pour la profession, et compte 88 journalistes tués et 17 autres disparus depuis une décennie. Les crimes contre les journalistes restent trop souvent irrésolus et impunis.
Photo: lainformacion.mx
Slideshow: Juan Pablo Zamora
Slideshow: Juan Pablo Zamora
Publié le
Updated on
20.01.2016