Philippines : l’imprimerie du journal Abante Tonite dévastée par un incendie criminel
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’attaque dont ont fait l’objet les locaux où sont imprimés les numéros d’un des tabloïds les plus lus de l’archipel. L’organisation exige qu’une enquête indépendante identifie les responsables de cette attaque intolérable contre le liberté de la presse.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’attaque dont ont fait l’objet les locaux où sont imprimés les numéros d’un des tabloïds les plus lus de l’archipel. L’organisation exige qu’une enquête indépendante identifie les responsables de cette attaque intolérable contre le liberté de la presse.
C’est une entrave pour le moins radicale à la diffusion de l’information. Quatre individus armés et masqués ont débarqués, ce lundi 9 septembre, entre une et deux heures du matin, dans les locaux de l’imprimerie du groupe de presse Abante, à Parañaque, une ville située en banlieue sud de Manille. Après avoir menacé et légèrement blessé les agents de sécurité, ils ont déversé de l’essence sur plusieurs piles de journaux d’Abante Tonite, qui venaient juste d’être imprimés, avant de tout faire flamber et de repartir à moto, selon les éléments recueillis par RSF.
“En attaquant ainsi une étape cruciale de la production journalistique, c’est l’ensemble de la profession des reporters aux Philippines qui est visée, déplore Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. C’est pourquoi nous appelons le groupe de travail présidentiel pour la sécurité des médias de diligenter une enquête rigoureuse et indépendante pour identifier les responsables de cette violente atteinte à la liberté de la presse. L’impunité qui caractérise ce type de violation n’est plus tolérable.”
Les Philippines font partie des pays asiatiques les plus dangereux pour les journalistes. Le 10 juillet dernier, le journaliste Eduardo Dizon, succombait à cinq balles tirées à bout portant.
Les reporters de l’archipel s’apprêtent à commémorer, en novembre prochain, le dixième anniversaire du massacre de Maguindanao, marqué par la mort de 32 journalistes. Les responsables présumés de cette tuerie, membres du clan Ampatuan, règnent toujours sur leur fief en toute impunité.
Les Philippines se classent à la 134e position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2019.