Pakistan : RSF lance avec Freedom Network un programme de soutien aux journalistes afghans en exil
Freedom Network, partenaire de Reporters sans frontières (RSF) au Pakistan, a lancé l’initiative “Plateforme de plaidoyer pour les journalistes afghans” afin de soutenir avec RSF les journalistes afghans en exil dans ce pays.
“Le projet “Plateforme de plaidoyer pour les journalistes afghans” vise à soutenir les journalistes afghans qui ont dû s’exiler au Pakistan pour sauver leur vie après l’arrivée au pouvoir des Talibans en Afghanistan en 2021. Ils ont dû interrompre brutalement leur carrière de journaliste et se retrouvent à présent confrontés à un quotidien très difficile. Il est essentiel de les soutenir et de trouver des solutions durables pour leur redonner des perspectives, notamment professionnelles. Nous remercions RSF et le mécanisme ProtectDefenders financé par l’Union européenne, d'avoir mis à disposition les ressources et le soutien technique nécessaires pour entreprendre ce projet.
Freedom Network, partenaire de RSF au Pakistan, a lancé le 6 décembre dans la capitale Islamabad une initiative pilote de plusieurs mois, intitulée “Plateforme de plaidoyer pour les journalistes afghans”, qui bénéficiera à près de 100 journalistes afghans en exil. Piloté par Iqbal Khattak, directeur de Freedom Network, le projet bénéficie du soutien de RSF au travers du programme ProtectDefenders financé par l’Union européenne.
Au programme : des actions de plaidoyer auprès des institutions pakistanaises pour assurer la sécurité des journalistes en exil et pour leur permettre de travailler dans leur pays d’accueil, des ateliers de renforcement de capacités auprès des médias et des confrères pakistanais et une assistance juridique.
Une soixantaine de journalistes afghans en exil ont assisté à la réunion de présentation du projet, en présence d’une équipe de RSF, au National Press Club à Islamabad le 6 décembre. Plusieurs organisations professionnels ont également participé à cet événement fondateur : l'Union fédérale des journalistes du Pakistan (PFUJ), l'Union des journalistes de Rawalpindi-Islamabad (RIUJ), l'Association des femmes journalistes du Pakistan (WJAP), des activistes de la société civile et des journalistes pakistanais ont également participé au lancement.
“Nous vivons dans un climat de tension et d'anxiété”, a déclaré l’ancienne journaliste de la chaîne de télévision publique afghane RTA TV, Freshta Azizi. Il faut nous aider à vivre sans cette angoisse qui a un impact très négatif sur la santé de chacun d'entre nous.” Elle et ses confrères et consœurs ont partagé leurs difficultés qui sont d’ordre administratif et financier notamment. Les professionnels de l’information ont aussi témoigné de la lenteur de l'enregistrement auprès de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Le porte-parole de l’agence, présent à la réunion, a pu clarifier auprès d’eux les rouages de ce processus.
Environ 200 journalistes afghans sont actuellement réfugiés au Pakistan. Confrontés à un avenir incertain, avec des problématiques administratives, ils font face, au Pakistan, au manque de ressources et au harcèlement policier. Depuis le 1er novembre, ils se trouvent de surcroît menacés d’expulsion par les autorités pakistanaises, bien que la déclaration du Premier Ministre par intérim Anwar Kakar le 17 décembre, laisse présager une prise en compte des hauts risques encourus par les journalistes s’ils sont renvoyés en Afghanistan.