Opération coup de poing de RSF à Paris : Victoria Roshchyna, déclarée morte en prison en Russie, 19 autres journalistes ukrainiens toujours enfermés, faut-il attendre leur mort pour agir ?
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Près de trois ans après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, 19 journalistes ukrainiens sont toujours détenus par le Kremlin, tandis qu’une autre est déclarée morte en détention. Pour dénoncer ces emprisonnements arbitraires et exiger leur libération immédiate, Reporters sans frontières (RSF) a organisé une action coup de poing ce jeudi 20 février en plein cœur de Paris.
Ce jeudi 20 février place de la République à Paris, RSF a organisé une action coup de poing pour demander aux autorités russes la libération immédiate de 19 journalistes ukrainiens arbitrairement emprisonnés par le Kremlin ainsi que des explications concernant la reporter ukrainienne Victoria Roshchyna, déclarée morte le 19 septembre 2024, mais dont le corps n’a toujours pas été rendu à sa famille.
Vingt cercueils ont été disposés : un fermé pour Victoria Roshchyna, déclarée morte par le ministère russe de la Défense dans une unique lettre envoyée à sa famille alors qu’elle était détenue par la Russie, et 19 ouverts pour les reporters ukrainiens enfermés dans les geôles russes. Une bannière a été dévoilée : “Une journaliste ukrainienne est morte en prison en Russie. 19 autres y sont encore enfermés. Faut-il attendre leur mort pour agir ?”
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"Où est le corps de Victoria Roshchyna déclarée morte par la Russie ? Doit-on attendre que les 19 autres journalistes ukrainiens otages de la Fédération de Russie périssent pour que cesse l’apathie ? Dans la quasi-indifférence de la communauté internationale, la Russie exerce une répression brutale contre les journalistes indépendants dans les territoires ukrainiens qu’elle occupe. Ils sont 19 reporters à croupir dans les prisons du Kremlin, subissant torture et isolement, certains depuis près de dix ans. La tragédie encore pleine de zones d’ombre de Victoria Roshchyna le rappelle avec effroi : être détenu par la Russie, c’est risquer de mourir derrière les barreaux. Nous ne devons pas les oublier. Leur libération est une urgence absolue, et la Russie doit être tenue responsable de ces crimes
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La libération des journalistes détenus : une priorité de RSF
RSF recense 19 journalistes ukrainiens actuellement détenus par la Russie, arrêtés principalement dans les territoires ukrainiens occupés depuis 2014 puis 2022 pour avoir refusé de collaborer avec le Kremlin. Neuf ont déjà été condamnés à des peines pouvant atteindre 20 ans de prison, à l’issue de procès iniques fondés sur de fausses accusations de "terrorisme" ou "espionnage". Bien que le Kremlin refuse de communiquer sur le sort de plusieurs journalistes arrêtés après l’invasion à grande échelle de 2022, plusieurs enquêtes de RSF ont permis de retrouver leur trace.
La libération des journalistes ukrainiens est une priorité de l’action de RSF pour soutenir la liberté de la presse en Ukraine. Lors du sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Malte en décembre 2024, RSF avait déjà appelé les États membres à agir pour leur libération.
L’Ukraine et la Russie occupent respectivement la 61e place et 162e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024.
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