Le 3 janvier 2005, le journaliste Ohn Kyaing a été libéré de la prison de Toungoo (au nord de Rangoon), après 14 années de détention. Le même jour, Zaw Thet Htwe, Thein Tan et Aung Myint ont été relâchés. Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent la libération des huit autres journalistes emprisonnés.
Un quatrième journaliste, Ohn Kyaing, a été libéré le 3 janvier 2005 de la prison de Toungoo (au nord de Rangoon). Arrêté en septembre 1990 par des agents des services secrets (MIS), il avait été condamné à 17 ans de prison pour avoir « écrit et distribué des pamphlets séditieux » et « menacé la sécurité de l'Etat ».
Moins de 24 heures après sa libération, il s'est rendu le 4 janvier au siège de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) à Rangoon où était célébré le jour de l'Indépendance.
Aujourd'hui âgé de 60 ans, ce journaliste et député de la LND a signé de nombreux articles, sous son nom de plume Aung Wint, dans des journaux tels que Hanthawathi ou Botahtaung dont il avait été licencié par les autorités.
Pendant sa détention, Ohn Kyaing a souffert d'hypertension. Il serait, selon ses proches, très fatigué. Le journaliste était connu pour avoir enseigné l'anglais, le journalisme et les relations internationales aux prisonniers plus jeunes.
Depuis plusieurs années, des médias français, notamment la chaîne TF1, la station Sud-Radio, les quotidiens Le Parisien et La République du Centre, et le journal suisse La Liberté, s'étaient mobilisés pour Ohn Kyaing. Des milliers de personnes ont signé sur oufhjezmsy.tudasnich.de une pétition demandant la libération du journaliste.
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03.01.2005
Les journalistes Zaw Thet Htwe, Thein Tan et Aung Myint figurent parmi les milliers de prisonniers relâchés le 3 janvier par le régime militaire. Selon la radio officielle, ils auraient été libérés pour " bonne conduite et bonne contribution à l'Etat pendant leur détention ".
Reporters sans frontières et la Burma Media Association se félicitent vivement de leur remise en liberté mais déplorent le maintien en détention de neuf autres journalistes, dont le plus célèbre d'entre eux, U Win Tin. Les deux organisations demandent au gouvernement du général Soe Win de respecter ses engagements en libérant tous les prisonniers, notamment les journalistes, arrêtés et condamnés injustement par les anciens services secrets militaires (MIS).
Le journaliste sportif Zaw Thet Htwe a été relâché dans la matinée du 3 janvier de la prison d'Insein (Rangoon). Il avait été condamné successivement à la peine de mort, puis à trois ans de prison pour "haute trahison" dans une prétendue tentative d'assassinat des dirigeants de la junte militaire. L'arrestation de Zaw Thet Htwe était en réalité liée au succès du magazine sportif First Eleven, spécialisé dans le football, et à sa ligne éditoriale indépendante. Un officier du MIS cherchait à éliminer ce journaliste gênant.
Plus de six mille personnes ont signé une pétition en faveur de la libération de Zaw Thet Htwe, à l'initiative d'Amnesty International et de Reporters sans frontières à l'occasion de la dernière coupe d'Europe de football.
Aung Myint (photo), plus connu sous le nom de Phyapon Ni Loan Oo, a également été libéré le 3 janvier de la prison d'Insein. Il y purgeait une peine de 21 ans de prison en vertu de la loi d'urgence de 1950 et de la loi sur les associations illégales de 1908. Le journaliste et poète, également cadre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avait été arrêté le 14 septembre 2000 pour avoir distribué des articles à la presse internationale sur la situation d'Aung San Suu Kyi. A l'époque, la dirigeante de la LND avait été bloquée plusieurs jours en rase campagne par des militaires qui l'empêchaient de quitter Rangoon.
Au moment de son arrestation, Aung Myint était interdit de publier des articles dans la presse birmane, suite à une première détention de deux ans pour ses prises de position contre la dictature. Il avait travaillé successivement pour les magazines Pay-Phu-Hlwar et Cherry.
Thein Tan, célèbre journaliste et libraire de Mandalay (Centre), a été libéré le même jour de la prison de Thayet (nord de Rangoon). Il avait été arrêté et condamné, en 1990, à dix ans de prison pour avoir écrit des articles sur la mort de quatre manifestants en août 1990. Il aurait dû être libéré en décembre 2000, mais les autorités lui avaient infligé une peine supplémentaire dont la durée n'a jamais été révélée. Aujourd'hui âgé de 74 ans, Thein Tan avait démissionné, au milieu des années 1980, du journal gouvernemental Kyemon pour collaborer à des magazines d'opposition. Il était également l'un des responsables de la LND à Mandalay, capitale culturelle de la Birmanie.
Selon plusieurs témoignages, les trois journalistes ont été torturés par des agents du MIS lors des premières semaines de leur détention.