Nouvelles attaques des conservateurs : Suspension de deux journaux réformateurs
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" La guerre des conservateurs contre les réformateurs fait de plus en plus de victimes parmi les journalistes : les atteintes à la liberté de la presse, orchestrées par la Justice iranienne, se multiplient", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous demandons au chef de la magistrature, Mahmoud Sharoudi, de revenir sur ces sanctions qui démontrent, une fois de plus, le profond mépris de la justice à l'égard de la liberté d'expression", a-t-il ajouté.
La justice iranienne a ordonné, dimanche 15 septembre 2002, la suspension de deux nouveaux journaux réformateurs pour propagation d'articles " mensongers et hostiles au régime islamique " et " portant atteinte à la pudeur ".
La première supsension concerne le nouveau quotidien réformateur Golestan-é-Iran (Jardin de l'Iran), accusé de " publication de propagande hostile au régime et de rumeurs ". Le quotidien Jomhori Islami, organe de presse des conservateurs, avait réclamé début septembre 2002 la suspension de ce journal destiné aux jeunes.
Le second titre suspendu, Vagat (Temps), est un hebdomadaire d'information générale. Vagat est accusé de publication d'images " dépravées " et d'articles " portant atteinte à la pudeur ". Abasali Alizadeh, le tout-puissant chef de la justice de Téhéran, a porté plainte contre ce journal et les suspensions ont été ordonnées par le juge Saïd Mortazavi, président du tribunal 1410, dit " tribunal de la presse ".
Reporters sans frontières rappelle que le 28 août 2002 l'hebdomadaire provincial Nameh Gazvin avait été suspendu, comme plus de quatre-vingts autres publications depuis avril 2000. Par ailleurs, le procès du journal Hambastegi est en cours à Téhéran. Plusieurs journalistes et intellectuels ont été convoqués par la justice et sont interrogés par les " forces de sécurité de la Justice ", service de renseignement parallèle, à la solde du système judiciaire.
Le Guide de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, figure sur la liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. Dix journalistes demeurent injustement emprisonnés en Iran.
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20.01.2016