Menaces de mort contre le journaliste Mikhaïl Afanassiev : l’impunité triomphera-t-elle encore une fois ?

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Un mois après avoir exposé dans son journal l’impunité dont jouissait une bande organisée du district de Kouraga, dans le sud de la région de Krasnoïarsk, Mikhaïl Afanassiev a reçu un appel de la part de son leader. Andreï Achtcheoulov et un de ses amis, se présentant sous le nom d’Evgueni, exigeaient que le rédacteur en chef de Novy Fokous efface l’article qui leur était consacré. A grands renforts de menaces, comme en témoigne l’enregistrement de la conversation mis en ligne par le journaliste le 15 décembre 2016 : “salut, kamikaze. (…) Je suis déjà tout près. (…) Je t’arracherai tout...”

Mikhaïl Afanassiev a signalé ces menaces à la police locale le 19 décembre. Il s’apprête à déposer une autre plainte pour “obstruction à l’activité professionnelle légale d’un journaliste” (article 144 du code pénal russe). Il affirme qu’une première plainte pour des faits similaires, déposée plus tôt cette année, est restée sans suite.

“Les menaces proférées à l’encontre de Mikhaïl Afanassiev sont graves et doivent être prises au sérieux, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF. Au vu des éléments disponibles, il serait incompréhensible qu’une enquête ne soit pas rapidement menée jusqu’à son terme. Nous suivons attentivement cette affaire et veillerons à ce qu’elle ne constitue pas un nouvel exemple de l’impunité dont bénéficient de trop nombreux agresseurs de journalistes en Russie.”

Mikhaïl Afanassiev a fondé Novy Fokous en 2005 grâce à la dotation d’un prix de journalisme décerné par la Fondation pour la défense de la Glasnost, organisation partenaire de RSF. Il a régulièrement été en butte aux autorités locales. La Russie occupe la 148e place sur 180 au Classement mondial 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.