Mauritanie : RSF dénonce des violences policières contre trois journalistes
Trois journalistes ont été pris à partie par la police alors qu’ils couvraient une manifestation organisée par des médecins à Nouakchott, la capitale mauritanienne. Parmi eux figure le correspondant de Reporters sans frontières (RSF), Saleck Zeid, aussi journaliste et directeur du site d’information Taqassy. L’organisation dénonce ces entraves et appelle le gouvernement à garantir la sécurité des journalistes.
Au moins trois journalistes ont été empêchés de couvrir un rassemblement organisé par des médecins de Nouakchott mardi 7 mai.
Le photographe de l'Agence de presse indépendante Alakhbar, Mohamed Ould Islam et le directeur du média d’investigation Taqassy et correspondant de RSF dans le pays Saleck Zeid, ont été violentés par les forces de l’ordre. Selon leurs propos recueillis par l’organisation, leurs téléphones et appareils photos ont été confisqués pendant plusieurs heures avant de leur être restitués.
« Les journalistes doivent pouvoir couvrir des rassemblements sans crainte d’être pris à partie par les forces de l’ordre. Leur mission d’informer doit être protégée, non entravée. RSF constate plusieurs épisodes de violences policières contre les journalistes et les photographes de presse ces derniers mois. Cette situation doit cesser et les autorités mauritaniennes doivent non seulement garantir aux journalistes leur droit de travailler sans craintes et faire de leur protection une priorité absolue.
“La police ne fait aucune distinction entre manifestants, journalistes et photographes. La mission de la police est de maintenir l'ordre et celle des journalistes est de couvrir l’actualité sur le terrain. Des directives urgentes doivent être émises par le gouvernement à l’adresse des forces de l’ordre pour mettre fin aux entraves contre les journalistes qui font leur travail. Ces attaques portent atteinte à la liberté de la presse.
Alors que la Mauritanie a progressé dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 de RSF, en raison d'améliorations sur le plan légal et politique notamment, l’organisation enregistre ces derniers mois plusieurs cas de violences policières lors de manifestations et d’entraves.
En mars dernier, Mohamed Amine Abdouni et Mohamed Amine Othmane, journaliste et caméraman de l’agence de presse AlMoustakila, ont été frappés et empêchés de couvrir une manifestation étudiante par la police à Nouakchott. Deux mois auparavant, en janvier, la police mauritanienne a confisqué le téléphone du journaliste de l’agence de presse Al-Akhbar, Aldjid Mohamed Aïssa, alors qu'il filmait une manifestation d’étudiants à Nouakchott.