Dès leur arrivée à Paris, les deux reporters de L'Express ont créé un comité de soutien à leur "confrère et ami" Khawar Mehdi Rizvi, détenu au secret depuis le 16 décembre. "Si le Pakistan est un Etat de droit, nous lui demandons de le prouver", a déclaré Marc Epstein.
Quelques heures après leur arrivée en France, les deux reporters de l'hebdomadaire L'Express ont annoncé, lors d'une conférence de presse, le lancement d'un Comité de soutien international à Khawar Mehdi Rizvi. Ils ont appelé les autorités pakistanaises à libérer leur confrère.
"Nous étions trois en reportage. Nous ne sommes plus que deux. (…) Nous ignorons tout du sort de notre confrère et ami Khawar Mehdi. C'est une situation qui se produit dans un pays qui prétend appliquer l'habeas corpus, dont je vous rappelle qu'il prévoit qu'une personne ne peut être détenue pendant plus de 48 heures sans être inculpée. Nous sommes dans une situation totalement angoissante. Nous ne savons pas où est cet homme et nous ne savons pas ce qui lui est fait et ce qui lui est reproché (…) Cette situation de la part d'un pays qui prétend être un Etat de droit me paraît proprement inacceptable. (…) Si le Pakistan est un Etat de droit, nous lui demandons de le prouver", a affirmé, le 14 janvier 2003, Marc Epstein à Paris.
Marc Epstein a expliqué à la presse les circonstances du reportage qui disculpent entièrement Khawar Mehdi Rizvi. "Les images que la police a retrouvées, je les ai prises pour le site Internet de notre magazine. Khawar Mehdi n'a rien à voir avec ces images qui ne sont pas fabriquées", a expliqué Marc Epstein. "A aucun moment, notre reportage ne tentait de ternir l'image du Pakistan. Nous nous intéressions seulement à une réalité connue de tous : les activités de groupes armés taliban à la frontière afghane", a ajouté le reporter de L'Express.
Le Comité de soutien international à Khawar Mehdi est composé de journalistes pakistanais, de reporters des médias français France 2, TF1, Le Monde, Libération, L'Express, des quotidiens américains The New York Times et Chicago Tribune et de Reporters sans frontières.
Khawar Mehdi est toujours détenu au secret par les services de sécurité pakistanais à Islamabad. Il serait soumis à de très fortes pressions. Le 13 janvier 2004, les services de sécurité ont nié devant la Haute Cour du Sind détenir le journaliste, malgré les déclarations successives du président Pervez Musharraf, du ministre de l'Intérieur et du porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui ont affirmé que Khawar Mehdi Rizvi était détenu pour "enquête".
Les trois journalistes avaient été arrêtés le 16 décembre 2003 à Karachi. Ils venaient de réaliser un reportage sur les groupes taliban à la frontière avec l'Afghanistan.