A l'ouverture du Conseil européen, Reporters sans frontières appelle la nouvelle présidence française à se prononcer en faveur du boycott de la cérémonie d'ouverture des JO
A l'ouverture, à Bruxelles, du Conseil européen, le 19 juin 2008, Reporters sans frontières a appelé la nouvelle présidence française et ses partenaires européens à se prononcer pour le boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, le 8 août prochain. Des membres de l'organisation ont déployé un drapeau géant avec le visuel des menottes en face du siège du Conseil.
A l'ouverture, à Bruxelles, du Conseil européen, le 19 juin 2008, Reporters sans frontières a appelé la nouvelle présidence française et ses partenaires européens à se prononcer pour le boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, le 8 août prochain.
Des membres de l'organisation ont déployé un drapeau géant de 100 m2 sur la façade d'un immeuble en face du Conseil européen, dans le centre de Bruxelles. Ce drapeau reprend le visuel utilisé par Reporters sans frontières montrant les anneaux olympiques sous forme de menottes.
« La menace de la politique de la chaise vide le 8 août 2008 dans le stade olympique de Pékin est peut-être la seule manière d'obtenir des gestes concrets. Sans ce rapport de force, toute gesticulation sera inutile et le gouvernement chinois pourra renvoyer avec mépris les futures demandes de l'Union européenne en faveur d'une amélioration de la situation des droits de l'homme. A quelques jours du passage de la flamme à Lhassa, au Tibet, les chefs d'Etat européens sortiraient grandis d'une annonce forte en faveur d'une amélioration de la situation de la liberté d'expression en Chine. La répression des journalistes n'a pas diminué dans le pays. Le célèbre dissident et blogueur Huang Qi vient d'être de nouveau arrêté. Une mobilisation européenne est urgente », a déclaré Reporters sans frontières.
« Nicolas Sarkozy a clairement énoncé que sa participation à la cérémonie d'ouverture était conditionnée à la reprise du dialogue entre Pékin et les représentants du dalaï-lama. Or, le processus est gelé et quand, tout récemment, les Etats-Unis et l'Union européenne ont demandé ensemble l'ouverture d'une concertation sincère sur le Tibet, le gouvernement de Pékin a rejeté cet appel, le qualifiant d'ingérence dans les affaires intérieures de la Chine. Le pouvoir chinois refuse également que les journalistes étrangers accèdent librement au Tibet et au Xinjiang alors que des campagnes massives d'arrestations et de rééducation y ont cours », a ajouté l'organisation.
« A juste titre, les sportifs affirment que ce n'est pas à eux, mais aux politiques, de résoudre cette équation difficile. Le Conseil européen ne doit pas passer à côté d'une occasion historique de créer les conditions requises pour obtenir de Pékin de vraies avancées. Le Parti communiste chinois ne pourra pas toujours répondre par des campagnes nationalistes aux demandes légitimes de libération des prisonniers d'opinion », a conclu Reporters sans frontières.
Depuis plusieurs mois, Reporters sans frontières appelle au boycott de la cérémonie d'ouverture du 8 août 2008 par les chefs d'Etat, les chefs de gouvernement et les membres des familles royales. Les gouvernements de Pologne, d'Estonie, d'Autriche et de la République tchèque ont déjà annoncé qu'ils n'enverraient pas de représentant pendant la cérémonie d'ouverture. La majorité des Etats membres n'ont pas encore pris position, attendant la décision de la France qui doit se prononcer au nom de l'UE.
Par ailleurs, Reporters sans frontières appelle les instances européennes à demander au Comité international olympique qu'il se pose, d'ores et déjà, la question des critères d'attribution des futurs JO. L'organisation appelle à prendre en compte la situation des libertés fondamentales et notamment de la liberté d'expression dans le choix de la ville hôte des Jeux.
Une centaine de journalistes, cyberdissidents, blogueurs et internautes sont emprisonnés en Chine, à deux mois des Jeux olympiques. Les autorités de Pékin n'ont pas respecté les promesses qu'elles avaient faites en 2001, concernant le respect des droits de l'homme, lorsque la ville avait été choisie pour organiser les olympiades de 2008.
Pour plus d'informations sur la campagne internationale de Reporters sans frontières sur les JO Pékin 2008 (en français, anglais, espagnol, arabe et chinois) : oufhjezmsy.tudasnich.de