Liberia : RSF dénonce l’interdiction de l’accès au Parlement à des journalistes
La Chambre des représentants du Liberia a annulé l’accréditation de journalistes accusés d’être redondants dans leur couverture. Reporters sans frontières (RSF) dénonce une entrave à la liberté d’information et demande que ces journalistes puissent de nouveau pénétrer dans l’enceinte parlementaire.
Depuis le 19 février, les journalistes Musa Kenneh de Truth FM, Jackson Foyofayiah, Meme Simoke de Focus et Edward Palmer de Corruption Watch sont devenus persona non grata dans l’enceinte du parlement du Liberia à la suite d’une décision de la Chambre des représentants. Selon les témoignages recueillis par RSF, ces journalistes ne peuvent plus assister aux activités de la Chambre des représentants, y compris les sessions plénière.
Dans des correspondances séparées adressées à la direction des quatre organes de presse, le directeur du bureau de la Presse et des Affaires publiques de la Chambre des représentants, Isaac G. Redd, a justifié cette décision, expliquant que pour “améliorer les relations avec les médias (…), nous avons adopté une politique visant à accréditer de nouveaux journalistes et à écarter ceux qui sont redondants et répétitifs dans leur couverture ».
‘’Le retrait des accréditations des journalistes constitue une sérieuse entrave à la liberté d’information’, constate Assane Diagne, responsable du bureau Afrique de l’Ouest de RSF. ‘’Cette mesure est une immixtion dans le fonctionnement des organes de presse. La désignation des journalistes devant couvrir les activités du Parlement est une prérogative des responsables des médias, tout comme l’appréciation de la qualité du travail effectué’’.
Le Liberia occupe la 89e place du Classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par RSF.