Les médias publics désormais dans la ligne de mire des autorités
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Reporters sans frontières s'inquiète d'une grave détérioration de la situation de la liberté de la presse en Guinée-Bissau, après l'expulsion d'un journaliste de la radio nationale par le secrétaire d'Etat à l'Information, João Manuel Gomes.
"Après s'en être prises aux médias privés et avoir fermé la principale radio d'opposition, les autorités ciblent désormais les médias publics. A quelques semaines des élections législatives, cela remet gravement en cause le pluralisme de l'information en Guinée-Bissau", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Le gouvernement est en train de prendre le contrôle de tout le secteur de l'information et l'opposition n'a quasiment plus la possibilité de s'exprimer aujourd'hui", a-t-il ajouté.
L'organisation a demandé au gouvernement de laisser les journalistes des médias publics et privés travailler en toute liberté et en toute sécurité.
Le 8 mars 2003, Ensa Seidi, rédacteur en chef de la radio nationale, a été pris à partie et expulsé des locaux de la station sur l'ordre du secrétaire d'Etat à l'Information, João Manuel Gomes. Il est reproché au journaliste d'avoir réalisé et diffusé un reportage sur le retour au pays de Francisco Fadul, ancien Premier ministre et aujourd'hui leader d'un parti d'opposition. Francisco Fadul a annoncé son intention de se présenter à l'élection présidentielle qui devrait suivre le scrutin législatif du 20 avril prochain.
Reporters sans frontières rappelle que le 27 février 2003, le gouvernement a annoncé le retrait définitif de l'autorisation d'émission de Bombolom FM. La radio est accusée de manquer de "professionnalisme", de "pluralisme" et d'"objectivité" dans sa couverture de l'actualité. La station avait été fermée le 13 février jusqu'à nouvel ordre, après avoir donné la parole à une députée de l'opposition qui s'en était prise au président de la République.
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Updated on
20.01.2016