Depuis le 2 mars, au moins quatre nouvelles agressions ont été rapportées contre des journalistes ou des médias. Reporters sans frontières dénonce un climat d'intolérance. Au total, une vingtaine d'attaques ont été perpétrées contre la presse depuis le 27 février, premier jour des manifestations organisées par l'opposition.
Depuis le 2 mars 2004, au moins quatre nouvelles attaques ont été rapportées contre des journalistes ou des médias, dont deux perpétrées contre des médias progouvernementaux.
"Ces nouvelles agressions, quels qu'en soient les auteurs, sont inacceptables. Il est temps que prenne fin le climat d'intolérance qui règne à l'encontre des médias mais également au sein des médias", a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation a une nouvelle fois demandé aux autorités que des enquêtes soient ouvertes sur ces atteintes à la liberté de la presse et que leurs auteurs soient punis. Selon l'association de journalistes vénézuéliens "Los del Medio", 25 journalistes ou médias ont été attaqués depuis le 27 février 2004, premier jour des manifestations organisées par l'opposition dans tout le pays.
Le 3 mars 2004, Carlos Colmenares, cameraman de la chaîne privée Radio Caracas Televisión (RCTV), a été blessé par balle à la cheville alors qu'il couvrait les manifestations de l'opposition à Caracas contre le gouvernement. On ignore l'origine du tir. Selon des témoins, la situation était plutôt calme au moment où le coup de feu a été tiré.
Le même jour, Rafael Delgado, responsable de la photographie du quotidien El Tiempo, diffusé à Puerto La Cruz (nord-est du pays), a été contraint d'effacer ses photos par des militaires. Le photographe venait de faire des prises de vues d'une opération de sécurité menée par l'armée. L'officier qui lui a ordonné d'effacer les images a menacé le journaliste de le conduire à la caserne s'il refusait d'obtempérer.
Le 2 mars, le siège de la télévision publique Venezolana de Televisión (VTV) a été l'objet de violentes attaques de la part de manifestants de l'opposition. D'après les informations révélées par Vladimir Villegas, président de la chaîne, lors d'une conférence de presse donnée le lendemain, les installations et le personnel de la chaîne ont été victimes d'agressions et de menaces répétées depuis le 29 février. Selon Vladimir Villegas, dans la nuit du 2 au 3 mars, les studios ont été assiégés par des manifestants qui ont lancé des cocktails Molotov, des pierres et d'autres objets en direction du bâtiment, empêchant le personnel d'entrer ou de sortir jusqu'à une heure avancée de la nuit. Des barricades avaient été installées à chaque extrémité de la rue et des tirs auraient été entendus par plusieurs témoins, sans que leur provenance puisse être identifiée.
Le 2 mars, Adda Pérez et Victor Yépez, de la radio communautaire Máxima FM, diffusée à Ciudad Ojeda (Etat de Zulia, Nord-Ouest), ont été agressés par une trentaine de partisans de l'opposition alors que les journalistes arrivaient au domicile de l'un d'eux. Victor Yépez, qui était descendu de la voiture pour négocier avec le groupe de manifestants qui leur barrait la route, a été frappé par une des manifestantes. Le véhicule a ensuite été la cible de jets de pierres. Victor Yépez a affirmé que l'agression était motivée par leur statut de journaliste d'un média communautaire et que les manifestants les ont accusés d'être des sympathisants du gouvernement.
L'opposition vénézuélienne a appelé ses partisans à descendre dans la rue le 27 février lorsque le Conseil national électoral (CNE) a remis en cause la validité de plus d'un million de signatures qu'elle avait collectées pour obtenir l'organisation d'un référendum sur le départ du président Hugo Chávez.
Lire le communiqué précédent : "Une dizaine de journalistes blessés et agressés"