Le quotidien The New Express appelle à la libération d'un de ses journalistes
Organisation :
Reporters sans frontières soutient l'appel lancé le 23 octobre 2013 par le quotidien Xin Kuai Bao (The New Express) à la libération d'un de ses journalistes, Chen Yongzhou, détenu par les autorités depuis le 18 octobre dernier.
"Nous saluons le courage de la rédaction qui, en choisissant de braver le silence imposé par les autorités, s'expose a davantage de représailles. Nous mettons en garde les autorités du Guangdong et le gouvernement contre toute répression additionnelle à l'encontre du quotidien et de ses collaborateurs. Pékin ne peut espérer étouffer un abus de pouvoir par un autre de plus grande ampleur. La remise en liberté de Chen Yongzhu est la seule issue rationnelle à cette situation", déclare l'organisation.
"Nous appelons également à la remise en liberté de Liu Hu, collègue de Chen Yongzhu détenu pour des motifs similaires. Les journalistes qui relatent des affaires de corruption, et dévoilent les agissements frauduleux d'individus haut placés ou de sociétés importantes, fournissent une information d'intérêt public. Le gouvernement doit cesser de punir les professionnels de l'information et les net-citoyens et mettre un terme à sa campagne 'anti-rumeurs', prétexte à l'étouffement des voix dissidentes", a ajouté l'organisation.
Contacté par Reporters sans frontières, un des employés du quotidien a déclaré que "la rédaction ne pouvait plus accepter la situation dans laquelle elle se trouvait".
Composé de trois caractères de très grandes tailles, le titre de l'éditorial figurant en Une du quotidien adresse clairement son message aux autorités : "Relâchez notre journaliste". Dans l'éditorial inséré en dessous, le journal impute l'arrestation de son journaliste à une série d'articles sur la compagnie d'ingénierie Zoomlion, révélant notamment des déclarations de revenu frauduleuses de la part de la compagnie.
La rédaction explique également être prête à assumer les erreurs qu'elle aurait pu commettre dans ses articles, mais uniquement dans le cadre de la loi. Chen Songzhu a été interpellé par la police de Changsha, dans la province du Hunan (sud du pays). Les autorités rechercheraient également le directeur de l'information économique du quotidien.
Le 30 septembre dernier, un autre journaliste de The New Express, Liu Hu a été arrêté pour “diffamation”. Le 29 juillet, il avait dénoncé sur son compte SinaWeibo des faits de corruption impliquant le directeur adjoint de l’administration d’Etat pour l’Industrie et le Commerce.
La Chine, qui fait partie des “Ennemis d’Internet”, se place au 173ème rang sur 179 au classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par l’organisation. Lire le Rapport spécial surveillance 2013, “Les Ennemis d’Internet” - Chine.
Publié le
Updated on
20.01.2016