Le procès d'Abdallah Zouari reporté
Organisation :
Le procès d'Abdallah Zouari, qui devait débuter le 20 juin devant la cour cantonale de Zarzis (sud du pays), a été reporté au 11 juillet 2003.
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19 juin 2003
Le journaliste Abdallah Zouari devant la justice pour "diffamation"
Le 20 juin, le journaliste Abdallah Zouari comparaîtra devant la cour cantonale de Zarzis (sud du pays) pour " diffamation " envers la propriétaire d'un cybercafé.
" Depuis des années, Abdallah Zouari est dans le collimateur des autorités. Il a purgé onze ans de prison. Il a été réemprisonné peu après sa sortie. Il est sans cesse surveillé, intimidé. Aujourd'hui, il doit faire face à une plainte ridicule. Nul doute que cette affaire est montée de toutes pièces pour l'arrêter à nouveau. C'est scandaleux et lâche. Nous demandons aux autorités tunisiennes de mettre un terme à ce harcèlement judiciaire ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Le 19 avril, Abdallah Zouari se trouvait dans un des deux publinets de Zarzis lorsque la connexion a été interrompue pour tous les internautes. Le journaliste est alors sorti. Lorsque la connexion a été rétablie et qu'il a voulu entrer à nouveau, la propriétaire lui a lancé : " Vous ne pouvez plus venir dans mon publinet. " Peu après, elle a déposé plainte contre lui pour " diffamation ". Abdallah Zouari lui aurait dit qu'elle était un " indicateur de la police ". Selon le journaliste, les policiers qui assurent sa filature depuis des mois ont conseillé à la propriétaire d'entamer cette procédure.
Jusqu'au 19 avril, Abdallah Zouari se rendait deux jours par semaine dans un autre cybercafé. " A chaque fois, après avoir quitté le lieu, des membres de la brigade politique et de la police judiciaire y entraient pour regarder l'historique de mes connexions ", a déclaré à Reporters sans frontières le journaliste.
Abdallah Zouari réside actuellement dans le village de Khreba (près de Zarzis, sud du pays), où il est étroitement surveillé par des agents en civil de la police.
Le 23 août 2002, le tribunal cantonal de Zarzis avait condamné le journaliste à huit mois de prison pour "refus d'obtempérer à une décision administrative". Le ministère de l'Intérieur avait notifié à Abdallah Zouari une mesure d'éloignement à Zarzis, dans le gouvernorat de Mednin, alors que le journaliste réside à Tunis. Ce dernier avait refusé de se plier à cette décision qu'il avait qualifiée d'arbitraire. Le 19 août, des policiers l'avaient arrêté, à Tunis, et l'avaient conduit à la prison de Harboub, dans le gouvernorat de Mednin (sud du pays). Le 4 septembre, il avait été condamné, en appel, à huit mois de prison. Il avait finalement été libéré en octobre.
Après avoir purgé onze ans de prison, Abdallah Zouari avait été libéré le 6 juin 2002. Collaborateur d'Al Fajr, organe officieux du mouvement islamiste Ennahda, il avait été arrêté le 12 avril 1991 et condamné à onze ans de prison pour "appartenance à une organisation illégale". Il avait également été condamné à cinq ans de contrôle administratif au terme de sa peine. Cette condamnation signifie que l'ex-détenu doit se présenter régulièrement au commissariat le plus proche de son domicile.
Un collègue d'Abdallah Zouari croupit en prison depuis 1991. En 1992, Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, a été condamné par la cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour "agression dans l'intention de changer la nature de l'Etat" et "appartenance à une organisation illégale". En 1991, il avait déjà été condamné à un an de prison pour avoir publié un article qui critiquait le système des tribunaux militaires.
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20.01.2016