Le président Hamid Karzaï se montre rassurant sur le sort du journaliste condamné à mort Sayed Perwiz Kambakhsh
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Reporters sans frontières se félicite des promesses faites le 6 février 2008 par le chef de l'Etat afghan Hamid Karzaï concernant le journaliste condamné à mort, Sayed Perwiz Kambakhsh. Il a demandé à une délégation de journalistes afghans de ne pas s'inquiéter pour le sort du jeune homme accusé d'avoir diffusé des informations qui insultent l'islam.
"Nous voulons croire à la bonne volonté du président Hamid Karzaï de trouver une issue rapide à cette affaire choquante. La condamnation à mort de Sayed Perwiz Kambakhsh par un tribunal de Mazar-i-Charif est en effet indigne de l'Afghanistan alors que la Constitution protège la liberté d'expression. Nous demandons que le dossier soit transféré au plus vite à Kaboul et que les charges soient abandonnées", a affirmé l'organisation.
"Ce nouvel abus de la loi sur le blasphème doit inciter les autorités afghanes à un moyen de mieux protéger la liberté d'expression, même lorsqu'elle concerne des thèmes aussi sensibles que la religion", a ajouté l'organisation.
Le 6 février, une délégation de l'Association des journalistes indépendants en Afghanistan (AIJA) a rencontré Hamid Karzaï à Kaboul. Les journalistes lui ont donné des détails sur cette affaire et lui ont demandé d'intervenir. Selon Rahimullah Samandar, membre de cette délégation, interrogé par Reporters sans frontières, le chef de l'Etat a donné l'espoir d'une libération prochaine de Sayed Perwiz Kambakhsh.
Déjà, le 5 février, un porte-parole d'Hamid Karzaï avait évoqué devant la presse l'inquiétude du chef de l'Etat dans cette affaire, tout en affirmant que les tribunaux devaient faire leur travail.
Le blog kabulpress.org a par ailleurs publié un cliché récent du jeune journaliste pris dans la prison de Mazar-i-Charif où sa famille a pu lui rendre visite le 2 février. Il est en bonne santé, mais inquiet pour son sort.
Le 22 janvier, un tribunal de Mazar-i-Charif a condamné à mort le jeune journaliste Sayed Perwiz Kambakhsh, accusé de "blasphème". Son procès expéditif s'est tenu à huis clos. Reporters sans frontières a appris que l'avocat mandaté par la famille n'a pas osé se présenter au procès, de peur des représailles.
Son frère, Sayed Yaqub Ibrahimi, journaliste connu pour ses enquêtes sur les abus des droits de l'homme dans le nord du pays, cherche un nouvel avocat à Kaboul.
Sayed Perwiz Kambakhsh, étudiant en journalisme et reporter du Jahan-e Naw ("Le Monde nouveau"), est emprisonné depuis le 27 octobre 2007.
Publié le
Updated on
20.01.2016