Le net-citoyen Mohammed Al-Ajmi poursuivi pour blasphème
Le célèbre net-citoyen et activiste des droits de l’homme koweïtien, Mohammed Al-Ajmi -connu sur la Toile sous le pseudonyme “Abo3asam”-, a été arrêté le 27 août dernier suite à un tweet publié sur son compte Twitter. La Cour pénale a toutefois décidé de le libérer provisoirement le 2 septembre en attendant son jugement.
Reporters sans frontières dénonce l’arrestation du net-citoyen Mohammed Al-Ajmi et demande expressément l’abandon des charges qui pèsent contre lui. “La condamnation de ce net-citoyen pour un tweet est absurde. Une nouvelle fois, le régime poursuit sa politique de répression à l’encontre des voix dissidentes”, déclare Virginie Dangles, adjointe à la direction de la Recherche de Reporters sans frontières.
Dans ce tweet controversé, publié le 11 août dernier sur son compte Twitter, Mohammed Al-Ajmi critiquait le groupe salafiste “Al-Jamiya” en l’accusant de suivre aveuglément les commandements de son chef religieux, Hamad Al-Uthman. Ce tweet - qui lui a valu d’être accusé de blasphème- était publié par l’activiste en réaction au retrait de la nationalité koweïtienne du prêcheur musulman, Nabil Al-Awadi.
Pour rappel, le gouvernement koweïtien avait adopté un décret au mois de juillet, permettant le retrait de la nationalité koweïtienne à tout individu qui constituerait une menace à la sécurité nationale et l’ordre public. Cette nouvelle politique avait conduit au retrait de la nationalité d’un propriétaire de médias, Ahmed-Al Shemmari, et de dix autres personnes dont le prêcheur musulman Al-Awadi.
L’activiste, membre du National Committee for Monitoring Violations avait été convoqué par le département des enquêtes criminelles dans la région d’Al-Samiya, le mercredi 27 août, pour un long interrogatoire à l’issue duquel sa détention a été ordonnée, et ce pour une période de dix jours.
Alors que Mohammed Al-Ajmi avait commencé une grève de la faim, samedi 30 août, pour protester contre son arrestation arbitraire, les internautes se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, avec le hashtag #lalibertépourAboasam (#الحرية_لبوعسم) utilisé plus de 8000 fois avait également été organisée, dimanche 31 août, par des activistes et sympathisants sur la place Irada devant l’Assemblée nationale pour demander la libération de Mohamed Al-Ajmi et des autres activistes détenus.
Mohammed Al-Ajmi est connu sur les réseaux sociaux pour son ton satirique et bénéficie d’une audience de plus de 115 000 “followers”, pour avoir rapporté des violations des droits de l’homme au cours d’une manifestation. Trois mois plus tôt, il avait été mis en cause dans une affaire de tweets jugés diffamatoires vis-à-vis de l’émir Cheikh Sabah al-Sabah avant d’être finalement acquitté.