Le ministère de la Communication interdit le lancement d'une radio privée
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Dans l'après-midi du 23 mai 2003, le siège de la radio privée Freedom FM, basée à Douala, dont le lancement était prévu pour le 24 mai, a été encerclé par les forces de l'ordre. Jacques Fame Ndongo, ministre de la Communication, a ordonné la fermeture de la station, l'accusant d'émettre illégalement.
Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Reporters sans frontières a protesté contre "cette mesure abusive qui constitue une grave atteinte à la liberté de la presse et au pluralisme de l'information au Cameroun". "Les autorités ont bien compris que la radio était un enjeu particulièrement important, la majeure partie de la population utilisant ce média pour se tenir informée", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Ce n'est qu'un prétexte utilisé par le gouvernement pour empêcher la population de dresser un bilan objectif du gouvernement du président Paul Biya, alors qu'une élection présidentielle est prévue en 2004", a-t-il ajouté.
L'organisation s'était déjà inquiétée des récentes mesures prises par les autorités à l'encontre des médias audiovisuels lors de la fermeture des deux chaînes privées de télévision RTA et Canal 2, le 19 février. Alors que les ondes sont ouvertes au secteur privé, les médias audiovisuels sont contraints de travailler dans l'illégalité, les autorités n'ayant pas encore daigné répondre à leurs demandes d'agrément. Reporters sans frontières demande aux autorités de prendre les mesures nécessaires afin de régulariser la situation de l'ensemble des médias audiovisuels et appelle notamment au rétablissement de Freedom FM
Dans une note du ministère de la Communication, datée du 23 mai, Jacques Fame Ndongo, ministre de la Communication, estime avoir "mis un terme, conformément à la réglementation en vigueur, à un acte flagrant et patent d'exercice illégal de la profession de diffuseur en communication audiovisuelle". Selon ce communiqué, Freedom FM n'aurait jamais sollicité l'obtention d'une licence. Joint par Reporters sans frontières, Pius Njawé, promoteur de cette radio et directeur général du groupe de presse Le Messager, certifie, quant à lui, avoir effectué toutes les formalités nécessaires : " C'est un mensonge de dire que nous n'avons jamais déposé de dossier. Le ministère de la Communication a même envoyé une mission technique afin de contrôler notre équipement."
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20.01.2016