Reporters sans frontières est satisfaite du verdict et espère que ce procès aura servi à mettre en lumière les différentes responsabilités qui ont conduit à la mort de Jean Hélène. L'organisation pointe notamment du doigt certains médias ivoiriens et les autorités qui ont contribué à créer un véritable climat d'hostilité envers les journalistes étrangers.
Reporters sans frontières est satisfaite du verdict et espère que ce procès aura servi à mettre en lumière les différentes responsabilités qui ont conduit à la mort de Jean Hélène. L'organisation pointe notamment du doigt certains médias ivoiriens qui, par leurs propos extrémistes et haineux, ont contribué à créer un véritable climat d'hostilité envers les journalistes étrangers, et des responsables politiques qui n'ont jamais tenté d'apaiser cette situation. Reporters sans frontières avait notamment demandé à plusieurs reprises au chef de l'Etat, au gouvernement et à différents leaders politiques de rappeler à l'ordre les médias qui leur sont proches. Aucun d'entre eux n'a donné suite.
Il est désormais de la responsabilité des autorités de tout mettre en œuvre afin qu'un tel drame ne se reproduise pas et que les journalistes ivoiriens et étrangers puissent travailler en toute sécurité dans le pays. De leur côté, les médias progouvernementaux, comme ceux proches de l'opposition, doivent cesser tout appel à la haine ou à la violence et faire leur travail dans le respect des principes élémentaires d'éthique et de déontologie professionnelle.
Par ailleurs, Reporters sans frontières s'interroge sur les "circonstances atténuantes" retenues par le jury. Quelles peuvent être les circonstances atténuantes d'un policier qui tue, purement et simplement, un journaliste dans l'exercice de ses fonctions ?
Le 22 janvier 2004, le sergent Théodore Séri Dago a été condamné à dix-sept ans de prison pour "homicide volontaire sur la personne de Christian Baldensperger, dit Jean Hélène" avec circonstances atténuantes. Le policier est également radié du corps de la police nationale, condamné à 500 000 francs CFA d'amende (environ 760 euros) et privé pour dix ans de ses droits civiques. Son avocat, Me Charles Kignima, a annoncé son intention de se pourvoir en cassation. Le journaliste avait été tué par balle le 21 octobre 2003 devant le bâtiment de la Direction générale de la police nationale (DGPN), à Abidjan.
Reporters sans frontières et Radio France Internationale, dont la demande de constitution de partie civile a été jugée "recevable" et "bien-fondée", ont été déboutées de leur demande du franc CFA symbolique pour préjudice moral. L'avocat de l'organisation, Guillaume Prigent, a pu plaider et exposer à la justice ivoirienne la position de Reporters sans frontières.