Le matériel d'un journaliste français saisi
Organisation :
Reporters sans frontières a protesté contre la saisie du matériel de Bernard Briançon, journaliste indépendant français. Muni d'un visa de tourisme, Bernard Briançon s'était rendu à Cuba pour enquêter sur la situation des droits de l'homme et de la dissidence au lendemain de la vague d'arrestations du mois de mars, au terme de laquelle soixante-dix-huit dissidents, dont vingt-six journalistes, ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison. Une cassette contenant l'interview de la femme d'un des journalistes emprisonnés fait partie du matériel saisi.
"Après avoir censuré et emprisonné les journalistes indépendants, le gouvernement cubain tente maintenant de censurer leurs familles afin d'enfermer leurs proches dans l'oubli", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, le général Abelardo Colomé Ibarra.
L'organisation s'est par ailleurs plainte aux autorités des restrictions imposées dans l'attribution des visas aux journalistes étrangers, ce qui force ces derniers à travailler dans l'illégalité. "Cette politique des visas sert en réalité à contrôler l'information et l'image du pays", a expliqué Robert Ménard. Ce dernier a appelé les journalistes à ne pas céder à la peur et à continuer de se rendre sur l'île pour recueillir des informations sur les violations des droits de l'homme qui y sont commises.
A l'occasion du 3 mai, une page spéciale intitulée "Cuba, la plus grande prison du monde pour les journalistes" a été lancée sur le site de Reporters sans frontières (oufhjezmsy.tudasnich.de). Les internautes peuvent y trouver des informations sur les journalistes emprisonnés, les réactions internationales provoquées par leurs condamnations et, de façon plus large, sur le contrôle de l'information à Cuba.
"Un acte de rétention et de rectification"
Le 4 mai 2003, Bernard Briançon, responsable de la société de production privée française Mediasens, a été retenu à l'aéroport international de La Havane alors qu'il passait la douane. Conduit dans une salle située au sous-sol de l'aéroport, il a subi une fouille de ses bagages. Huit cassettes vidéo contenant des interviews de dissidents ont été saisies. Les autorités de la douane n'ont fourni aucune explication, se contentant de faire signer au journaliste un "acte de rétention et de rectification". Parmi les personnes interviewées figuraient Beatriz del Carmen Pedroso, la femme de Julio César Gálvez Rodríguez, journaliste indépendant arrêté le 19 mars dernier et condamné, début avril, à quinze ans de prison. Dans l'interview, la femme du dissident donnait des informations sur ses conditions de détention. Celui-ci a été transféré fin avril dans la prison provinciale de Villa Clara, à Santa Clara, à près de 300 kilomètres de son domicile de La Havane. Vingt-cinq autres journalistes ont été arrêtés fin mars et condamnés ensuite à des peines allant de 14 à 27 ans de prison pour des actions supposées "contre l'indépendance ou l'intégrité territoriale de l'Etat".
Le 4 mai 2003, Bernard Briançon, responsable de la société de production privée française Mediasens, a été retenu à l'aéroport international de La Havane alors qu'il passait la douane. Conduit dans une salle située au sous-sol de l'aéroport, il a subi une fouille de ses bagages. Huit cassettes vidéo contenant des interviews de dissidents ont été saisies. Les autorités de la douane n'ont fourni aucune explication, se contentant de faire signer au journaliste un "acte de rétention et de rectification". Parmi les personnes interviewées figuraient Beatriz del Carmen Pedroso, la femme de Julio César Gálvez Rodríguez, journaliste indépendant arrêté le 19 mars dernier et condamné, début avril, à quinze ans de prison. Dans l'interview, la femme du dissident donnait des informations sur ses conditions de détention. Celui-ci a été transféré fin avril dans la prison provinciale de Villa Clara, à Santa Clara, à près de 300 kilomètres de son domicile de La Havane. Vingt-cinq autres journalistes ont été arrêtés fin mars et condamnés ensuite à des peines allant de 14 à 27 ans de prison pour des actions supposées "contre l'indépendance ou l'intégrité territoriale de l'Etat".
Publié le
Updated on
20.01.2016