Le journaliste Shi Tao, condamné à dix ans de prison, va faire appel
Organisation :
Après sa condamnation, le 30 avril, à dix ans de prison, Shi Tao a décidé de faire appel dans le délai de douze jours prévu par la loi. La cour populaire intermédiaire de Changsha (province du Hunan, centre de la Chine) lui a également infligé une peine de deux ans de privation de ses droits civils et politiques. Selon l'un de ses proches interrogé par Reporters sans frontières, le journaliste est très abattu en raison de la sévérité du verdict prononcé par le juge Ouyang Hua.
Reporters sans frontières est indignée par cette condamnation à une lourde peine de prison du journaliste Shi Tao lors d'un procès marqué par de nombreuses irrégularités et pressions. L'organisation rappelle que l'avocat du journaliste, Guo Guoting, a été interdit d'exercer et que les délais prévus par la procédure n'ont pas été respectés. En effet, le procès à huis clos s'est achevé le 11 mars dernier, et le verdict a été prononcé plus d'un mois et demi après, alors que la loi chinoise prévoit un délai maximum de 15 jours.
Reporters sans frontières appelle à la clémence des juges lors du procès en appel.
Le journaliste Shi Tao, 37 ans, du quotidien Dangdai Shang Bao (Les Nouvelles du commerce contemporain), publié dans cette province du Hunan, a été reconnu coupable de « divulgation illégale de secrets d'Etat à l'étranger ». Le procureur Su Shuang avait demandé une lourde peine de prison lors du procès sur la base de rapports du département de la sécurité d'Etat.
Selon les autorités, Shi Tao a diffusé sur des sites Internet basés à l'étranger, une note interne transmise à son journal par les autorités qui mettait en garde les journalistes contre les dangers d'une déstabilisation sociale et les risques liés au retour de certains dissidents à l'occasion du quinzième anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Lors du procès, la Sécurité d'Etat a confirmé qu'il s'agissait d'un document « Jue Mi » (top secret). Lors du procès, Shi Tao a reconnu avoir envoyé ce document mais a contesté son caractère secret.
Shi Tao est toujours incarcéré dans un centre de détention de Changsha après avoir été arrêté le 24 novembre 2004 à Taiyuan (Nord-Est). Sa mère et le plus jeune de ses frères ont pu le voir pendant quelques minutes pendant l'énoncé du verdict. Ils l'ont trouvé physiquement en forme, mais moralement abattu par son incarcération.
Publié le
Updated on
20.01.2016