Le journaliste philippin Rey Cortes abattu devant son studio de radio
Il venait de présenter son émission quotidienne, juste avant d’être visé par balles. Compte tenu des éléments qui entourent cet assassinat, vraisemblablement lié à son de journaliste, Reporters sans frontières (RSF) demande au gouvernement philippin de diligenter une enquête indépendante afin de faire toute la lumière sur cette affaire.
Il était près de 9 h 10. Il sortait des locaux de sa radio, juste après son émission, lorsqu’il a été abattu d’au moins une balle dans l’abdomen. Le commentateur radio Renante “Rey” Cortes a été déclaré mort ce matin, jeudi 22 juillet, à son arrivée à l'hôpital le plus proche à Cebu, dans le centre de l’archipel philippin.
Rey Cortes animait chaque matin une émission d’information et de débat sur la chaîne DyRB. Il n'hésitait pas à y critiquer des représentants de l’élite locale - ce qui lui avait valu des altercations parfois violentes avec certaines personnalités politiques. Selon un communiqué de la Force de travail présidentielle sur la sécurité des médias (Presidential Task Force on Media Security, PTFoMS), une agence gouvernementale, le journaliste avait, par ailleurs, déjà échappé à une tentative d’assassinat par le passé.
“Nous appelons les autorités philippines à diligenter une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur l’assassinat sordide de Renante Cortes, déclare le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Le contexte de son meurtre - à la sortie de son émission de radio -, le modus operandi employé par les tueurs, la tentative précédente d’attenter à sa vie… Un faisceau d’éléments extrêmement préoccupants indique que le journaliste a été visé en représailles à son travail. Dans ces conditions, toute négligence dans l'enquête sur cet assassinat sonnerait comme un déni de justice.”
RSF a contacté par courriel le porte-parole de la PTFoMS concernant les mesures de protection qui auraient dû être prises suite à la première tentative de meurtre qui a visé a Rey Cortes, mais n’a pas reçu de réponse.
Une responsable de DyRB a par ailleurs révélé au site Rappler que des individus s’étaient rendus dans les locaux de la radio mercredi après-midi - soit la veille même de l’assassinat - pour demander l’emploi du temps du journaliste.
Les Philippines occupent le 138e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.