Reporters sans frontières (RSF) se réjouit de la libération sous caution le 5 janvier 2016 du journaliste de VICE News, Mohamed Ismaël Rasoul, et appelle les autorités turques à abandonner les charges de terrorisme retenues contre lui.
Mohamed Ismaël Rasoul est le troisième membre à être
libéré parmi l’équipe de trois reporters du site d’information
Vice News,
arrêtés le 27 août 2015 alors qu’ils couvraient les affrontements entre forces de sécurité et rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ses collègues britanniques,
Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, avaient été relâchés le 3 septembre 2015.
Reporters sans frontières est soulagée d’apprendre la libération du journaliste et traducteur e
xpérimenté irakien retenu trop longtemps dans une prison de sécurité maximale. “Mohamed Ismaël Rasoul a passé plus de 130 jours en prison pour des raisons qui demeurent obscures alors qu’il n’effectuait que son travail, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient.
RSF appelle les autorités turques à abandonner immédiatement les poursuites injustifiées à son encontre”.
Interdit de quitter le territoire turc jusqu’à la fin de son procès, dont la date reste à ce jour indéterminée, le journaliste irakien demeure sous un strict contrôle judiciaire. Son maintien en détention avait indigné la communauté internationale et provoqué des
campagnes de soutien sur les réseaux sociaux.
La liberté d’information en Turquie affronte aujourd’hui de nombreux défis face à une répression grandissante contre les voix libres, conjugée à une aggravation de la cybercensure et des arrestations ou poursuites arbitraires.
Pour rappel, deux dirigeants du quotidien
Cumhuriyet, lauréat du prix RSF 2015, sont emprisonnés depuis le 26 novembre dernier et accusés d’appartenance à une organisation terroriste, d’”espionnage” et “divulgation de secrets d’Etat”. Leur crime? Avoir publié fin mai 2015 un article (vidéos et photos à l’appui) sur de possibles livraisons d’armes par les services secrets turcs (MIT) en Syrie. Ils risquent la prison à vie. (Voir la
pétition de RSF).
La Turquie figure aujourd’hui à la 149e place (sur 180) du
Classement 2015 sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Lire le rapport sur la liberté d’information et le problème kurde en Turquie.