Le journaliste indépendant Bernardo Arévalo Padrón prié de quitter Cuba
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La police nationale révolutionnaire à Cienfuegos a arrêté et détenu, le 6 septembre 2014, le journaliste indépendant Bernardo Arévalo Padrón. Cet ancien prisonnier de conscience a dénoncé les pressions du régime pour qu’il quitte l’île.
Bernardo Arévalo Padrón a été arrêté et menacé par les forces de l’ordre pour ses publications dans le journal d’opposition El Cubano Libre, de Hoy. Le journaliste a rapporté à Reporters sans frontières que le régime faisait pression sur lui afin qu’il quitte l’île, sans quoi il risquait quatre ans de prison. “Je ne veux pas partir de Cuba, Je ne veux pas. Ma décision est irrévocable, a-t-il insisté. Je préfère aller en prison que de sortir du pays. Je veux mourir à Cuba.” Bernardo Aréval Padrón a été prisonnier politique entre 1997 et 2003, condamné pour “outrage” à Fidel Castro et l’ancien vice-président Carlos Lage. Depuis, le journaliste n’avait été détenu qu’une seule fois, pendant huit heures, en février 2010.
“Reporters sans frontières condamne la pression infligée à Bernardo Arévalo Padrón, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de l’organisation. Alors que Cuba renoue avec l’Union européenne et les pays membres, le traitement réservé aux journalistes indépendants n’a pas changé. L’exil ou la prison : voilà la liberté de l’information sur l’île aujourd’hui.”
Dans son rapport mensuel sur les arrestations arbitraires et autres abus commis à Cuba, le Centre d’information Hablemos Press a recensé 609 détentions d’opposants politiques en août 2014 (6 805 depuis le début de l’année). Un journaliste indépendant, Miguel Guerra Pérez, a été placé en garde à vue pendant une semaine, relâché seulement le 1er septembre dernier. Plusieurs collaborateurs de Hablemos Press ont été victimes de menaces : José Leonel Silva Guerrero, correspondant à Holguín, a été interpellé et forcé d’arrêter son travail sous peines de représailles envers sa famille. Le rapport de Hablemos Press a en outre été démonté par la propagande au cours de l’émission officielle “Mesa Redonda”. Le directeur du média indépendant, Roberto de Jesús Guerra García, a demandé un droit de réponse à ces critiques le 1er septembre dernier – sans pour autant croire que cela lui sera accordé.
Quatre journalistes sont actuellement détenus à Cuba, dont Juliet Michelena Díaz depuis le 7 avril 2014 sans qu’aucune décision de justice soit prise. Dernier pays de la zone Amériques, le pays est 170ème sur 180 dans l’édition 2014 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016