A l'issue d'une visite à l'hôpital Avicenne de Rabat où il pu rencontrer Ali Lmrabet (voir photo), Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, a déclaré que le correspondant de l'organisation était "très affaibli mais serein". Le journaliste, qui a perdu 17 kilos depuis le 6 mai (date du début de son jeûne), a recommencé à boire. La date du procès en appel a été fixée au 5 juin.
A l'issue d'une visite à l'hôpital Avicenne de Rabat où il pu rencontrer Ali Lmrabet, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, a déclaré que le correspondant de l'organisation était "très affaibli mais serein". Le journaliste qui a perdu 17 kilos depuis le 6 mai (date du début de son jeûne) a recommencé à boire.
Robert Ménard avait été reçu un peu plus tôt dans la matinée par des conseillers du ministre de la Justice. L'hypothèse d'une mise en liberté provisoire du journaliste dès la première audience du procès en appel, fixée au 5 juin, a été évoquée. Lors de cet entretien, les conseillers ont insisté sur le fait que les poursuites contre Ali Lmrabet avaient été engagées à la demande du ministère de l'Intérieur et non du ministère de la Justice.
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30 mai 2003
Aggravation de l'état de santé d'Ali Lmrabet
Hospitalisé depuis le 26 mai 2003 dans l'établissement Avicenne de Rabat, le journaliste Ali Lmrabet se trouve dans un " état de santé préoccupant ", selon ses avocats. Ce journaliste, condamné à quatre ans de prison le 21 mai, avait débuté une grève de la faim le 6 mai dernier.
" Nous sommes extrêmement inquiets pour la santé de notre correspondant au Maroc. Nous réitérons notre demande, auprès des autorités marocaines, de libération immédiate du journaliste afin qu'il reçoive, notamment, tous les soins que son état nécessite. Nous ne comprenons pas, par ailleurs, pourquoi on lui interdit la lecture ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui se rendra à Rabat le 2 juin afin de rencontrer des conseillers du ministre de la Justice et rendre visite à Ali Lmrabet à l'hôpital.
Le 29 mai dans l'après-midi, Ali Lmrabet a enlevé sa perfusion (mise en place depuis le 26 mai) et refusé tout médicament. Il a déclaré à sa sœur Naziha qui lui rendait visite : " Ils me persécutent jusqu'ici. " Le lendemain dans la matinée, pour justifier sa décision de ne plus s'alimenter du tout (ni eau, ni sucre), il a lancé à son autre sœur, Nadia : " On me prive de mon droit de prisonnier. Pourquoi m'interdisent-ils même le droit de lire ? Ils ne m'ont pas fait assez de mal comme ça ? " La veille, le seul livre qui était en sa possession ainsi qu'un stylo lui avaient été confisqués. D'autres ouvrages qu'il avait réclamés n'ont pas été autorisés non plus.
Le 29 mai au matin, ses avocats, Me Jamaï et Me Benjelloun, qui avaient pu lui rendre visite pour la première fois depuis son hospitalisation, avaient déclaré que le journaliste était dans un " état préoccupant ". Ils avaient indiqué avoir adressé une lettre au ministre marocain de la Justice pour réclamer, notamment, un rapport écrit sur la santé du journaliste.
Ali Lmrabet, patron de deux publications satiriques - Demain magazine, un hebdomadaire en français et Douman, sa version en arabe - et correspondant de Reporters sans frontières au Maroc, est derrière les barreaux depuis le 21 mai dernier. Accusé " d'outrage à la personne du Roi ", " d'atteinte au régime monarchique " et " à l'intégrité territoriale ", il a été condamné à quatre ans de prison ferme, à l'interdiction de ses deux publications et à 20 000 dirhams d'amende (environ 2 000 euros). Le 6 mai, il avait entamé une grève de la faim pour, "faire valoir
(ses) droits", "faire cesser les intimidations répétées contre
(son) imprimeur et d'autres disposés à imprimer
(ses) journaux", et demander le respect de sa liberté de circulation.
Signez la pétition de soutien à Ali Lmrabet