Le héros de l'information, Adnan HassanPour, enfin libre, après dix ans de prison
Reporters sans frontières (RSF) a appris avec soulagement la libération, le 10 septembre 2016, du “doyen” des journalistes emprisonnés en Iran, Adnan Hassan.
Il aura passé 10 années derrière les barreaux. Adnan HassanPour, considéré comme le ancien détenu parmi les journalistes, avait été arrêté le 25 janvier 2007, puis écroué à la prison de Mahabad, sans pouvoir recevoir de visites de sa famille ou de son avocat. Le journaliste, ardent défenseur de la cause kurde, qui travaillait pour l’hebdomadaire Asou (Horizon), suspendu depuis, avait été condamné en 2007 à la peine capitale par le tribunal révolutionnaire de Marivan, dans le Kurdistan iranien dont il est originaire. La Cour suprême de Téhéran avait confirmé, le 22 octobre 2007, la condamnation à mort du journaliste pour “espionnage”.
En août 2008, la condamnation à mort d’Adnan Hassanpour avait finalement été annulée par la Cour suprême, grâce au travail impressionnant de son avocat Me Saleh Nikbakht et face à la pression internationale. Reporters sans frontières avait pris part au combat pour sa libération, en organisant plusieurs campagnes afin de réclamer l’annulation de la peine de mort d’Adnan Hassan. Le tribunal avait finalement estimé qu'Adnan Hassan ne pouvait être considéré comme "mohareb" (ennemi de Dieu). Son dossier avait cependant été renvoyé devant le tribunal de première instance de Sanandaj (Kurdistan iranien). Rejugé le 6 septembre 2008, puis le 30 janvier 2009, le journaliste avait été condamné à quinze ans de prison. Il aura été libéré, ce 10 septembre, en vertu de l’application de l’article 134 du nouveau code pénal islamique (amendé en 2013), qui préconise qu’un accusé condamné pour plusieurs délits ou crimes ne purge que sa peine principale.
"Nous nous réjouissons de voir Adnan Hassanpour, héros de l’information, enfin libre, déclare Reza Moini responsable du bureau Iran/Afghanistan de Reporters sans frontières. C’est une grande victoire pour tous les défenseurs des droits humains. Nous saluons les efforts de son avocat Me Saleh Nikbakht. Cette libération ne doit néanmoins pas occulter le sort de tous les autres journalistes injustement détenus en prison."
L’Iran est classé 169e sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2016 de Reporters sans frontières.