Le 13 février 2004, Ruslan Soltakhanov, guide pour des journalistes qui couvrent la guerre en Tchétchénie, a été arrêté après avoir collaboré avec la journaliste américaine Rebecca Santana. Reporters sans frontières a demandé au ministère de l'Intérieur des explications sur les motifs de son arrestation.
Le 13 février 2004, Ruslan Khamzatovich Soltakhanov, guide et chauffeur pour des journalistes qui couvrent la guerre en Tchétchénie, a été arrêté en Ossétie du Nord. La veille, des agents du FSB (services secrets) avaient confisqué le matériel et les notes de la journaliste américaine Rebecca Santana, avec laquelle le guide avait travaillé pendant trois jours.
"Cette affaire montre une fois de plus que les autorités russes font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la presse de rendre compte de ce qui se passe réellement en Tchétchénie. Nous craignons que Ruslan Soltakhanov ait été sanctionné pour avoir aidé des journalistes à entrer dans le pays", a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation, qui a exprimé sa vive inquiétude auprès du ministre de l'Intérieur par intérim, Rachid Nurgaliev, a demandé des explications sur les motifs de son arrestation. Reporters sans frontières juge par ailleurs inadmissible la confiscation des outils de travail de Rebecca Santana.
Correspondante à Moscou pour le groupe de presse américain Cox Newspapers, elle a expliqué que, selon la femme de Ruslan Soltakhanov, quatre à cinq personnes en civil se sont présentées à leur domicile dans la matinée du 13 février et ont emmené son mari. Ils ne se sont pas identifiés et sont revenus dans l'après-midi pour fouiller la maison. Ils ont saisi des documents et affirmé avoir trouvé deux grenades. La femme de Ruslan Soltakhanov a nié la présence de ces armes chez elle.
Le 12 février, alors qu'elle rentrait à Moscou, Rebecca Santana avait été retenue à l'aéroport de Mineralnye Vody (nord-ouest de Grozny) par des agents du FSB. Ces derniers avaient confisqué son appareil photo, ses pellicules, ses notes, ses deux téléphones mobiles et son agenda électronique. Ses effets lui avaient été restitués le lendemain à Moscou par le service de presse du ministère des Affaires étrangères mais les pellicules avaient été développées.
Le 11 février, l'ambassade américaine avait annoncé la disparition de la journaliste trois jours auparavant. Cette fausse alerte avait révélé à tous la présence de Rebecca Santana en Tchétchénie. "Le FSB, la police et le parquet de Mozdok savaient que j'avais travaillé avec M. Soltakhanov. Je suis convaincue qu'il a été arrêté parce qu'il a collaboré avec moi", a déclaré la journaliste, "extrêmement inquiète" pour son sort.