Le gouvernement interdit aux médias de diffuser des interviews de rebelles
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Le 16 mai 2002, le ministre burundais de la Défense, le major général Cyrille Ndayirukiye, a interdit aux médias de publier ou de diffuser des interviews de rebelles. Reporters sans frontières s'inquiète de cette décision. "C'est un moyen de censurer et de contrôler l'information. Dans un conflit, il est normal que les médias cherchent à recueillir les points de vue de tous les belligérants", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Reporters sans frontières a demandé au ministre de lever son interdiction et de faire en sorte que les journalistes puissent travailler en toute liberté et en toute sécurité dans le pays.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, le ministre de la Défense a déclaré que la "diffusion d'interviews des insurgés revenait à les aider dans leur effort de guerre". Il n'a pas précisé les sanctions qui seraient prises si les médias ne respectaient pas sa décision. "De toute manière, on applique cette mesure car on sait très bien qu'on n'a pas le choix", a confié un journaliste d'une radio burundaise à l'organisation.
Cette annonce intervient quelques jours après la diffusion, par une radio privée, d'une interview d'un chef rebelle que l'on croyait mort. Selon l'Observatoire de l'action gouvernementale, une organisation locale indépendante, "la mesure des autorités est une entrave à la liberté de la presse. C'est une atteinte à la liberté de diffuser des informations, d'autant plus que le gouvernement a déjà pris la décision de négocier avec les groupes armés".
Reporters sans frontières rappelle que le 3 mai dernier, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le ministre de la Communication avait annoncé son intention de modifier la loi sur la presse pour en "expurger" les "entraves institutionnelles inutiles ou nuisibles".
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Updated on
20.01.2016