Le gouvernement du Tamil Nadu s'attaque à The Hindu
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Le 7 novembre, le président de l'Assemblée de l'Etat du Tamil Nadu (sud-est de l'Inde) a lancé des mandats d'arrêt contre les directeurs et deux journalistes du quotidien national The Hindu. Les journalistes ont été condamnés à deux semaines de prison pour "atteinte portée aux prérogatives parlementaires". Le journal avait dénoncé l'arrestation d'un opposant et le harcèlement contre les médias indépendants. Le 10 novembre, la cour suprême, saisie par les journalistes, a annulé les ordres d'emprisonnement.
Reporters sans frontières se félicite de la décision de la cour suprême qui vient corriger une grave menace à la liberté de la presse. "En s'attaquant à The Hindu, les plus hautes autorités du Tamil Nadu tentent de se venger contre un journal qui refuse de se taire sur la détérioration de la situation des libertés dans cet Etat", a déclaré Reporters sans frontières. De nouveau, des décisions du gouvernement du Tamil Nadu concernant la presse sont en complète violation de la constitution de l'Union indienne qui protége la liberté d'expression.
N. Ravi, Malini Parthasarathy, S. Rangarajan, V. Jayanth et Radha Venkatesan, respectivement éditeur, directeur exécutif, directeur de publication, directeur du bureau du Tamil Nadu et reporter du quotidien The Hindu, ont été condamnés à deux semaines de prison pour avoir critiqué la politique de la chef du gouvernement du Tamil Nadu, Jayalalitha Jayaram. S. Selvam, directeur du journal en tamoul Murasoli, proche du parti Dravida Munnetra Kazhagam (DMK, séparatiste), a été condamné à une peine similaire pour avoir publié la traduction d'un article incriminé. Les six journalistes ont été reconnus coupables le 7 novembre, d'"atteinte portée aux prérogatives parlementaires", suite à une série d'articles dénonçant la politique répressive des autorités. Le même jour, une vingtaine de policiers ont perquisitionné les locaux de The Hindu à Madras (capitale du Tamil Nadu). De peur d'être arrêtés, les journalistes ont pris la fuite. Le 8 novembre, la voiture du rédacteur en chef du journal, N. Ram, a été fouillée par un groupe d'hommes non identifiés, à Bengalore (capitale d'un Etat voisin du Karnataka).
Une journée de protestation à été organisée à Madras le 9 novembre. Plusieurs centaines de journalistes ont observé une grève de la faim de solidarité. Au même moment les journalistes condamnés ont fait appel de leur peine de prison auprès de la cour suprême. Le lendemain, celle-ci a suspendu les ordres d'arrestation. N.Ram s'est déclaré "enchanté".
Publié le
Updated on
20.01.2016