Le droit à l’information et la lutte contre la propagande au cœur de la stratégie et du programme d’actions de RSF pour le troisième trimestre 2024

Alors que s’ouvre le dernier quadrimestre de l’année sous la nouvelle direction de Thibaut Bruttin, Reporters sans frontières (RSF) dévoile ses priorités de rentrée. L’organisation, qui se bat pour le journalisme et pour le futur du journalisme de qualité au service des citoyens, entend poursuivre ses engagements en s’adressant davantage directement au grand public, tout en continuant ses actions de plaidoyer, d’assistance, et de soutien aux médias et aux journalistes partout dans le monde. 

“En ce dernier trimestre de l’année 2024, l’organisation poursuit ses campagnes pour la libération de journalistes emprisonnés en Algérie, au Guatemala ou en Iran, et amorce un engagement plus fort auprès du grand public. Pour rendre effectif le droit à une information fiable, qui est la déclinaison, pour les citoyens, de ce que la liberté de la presse est pour les journalistes, RSF met en place de nouvelles formes de mobilisation. Cela passe notamment par la sensibilisation des citoyens, particulièrement du jeune public, mais aussi par la mise en place d’outils spécifiques pour exposer et endiguer le contraire du journalisme : la propagande. Dans la droite ligne de ce que proposait Christophe Deloire à la tête de RSF, l’organisation travaille d’arrache-pied pour un journalisme libre, indépendant et pluraliste, pour les journalistes et pour le droit à l’informationMerci à toutes celles et tous ceux qui permettent à RSF de mener ses combats, plus que jamais essentiels.

Thibaut Bruttin
Directeur général de RSF

Cette rentrée 2024 reste bien évidemment marquée par la guerre à Gaza : plus de 130 journalistes ont été tués, dont au moins 40 dans l’exercice de leurs fonctions à ce jour, des dizaines de rédactions ont été détruites et l’accès à l’enclave palestinienne est toujours interdit pour les journalistes internationaux. RSF est sur tous les fronts pour soutenir les journalistes et interpeller la communauté internationale. 

Sur le terrain de l’action, RSF reste aussi focalisé dans la lutte contre la désinformation et entend poursuivre des projets tels que l’enrichissement des chaînes accessibles via le satellite Svoboda initié par l’organisation. Ce bouquet, à destination d’une large audience russophone privée de médias libres et fiables, est accessible à 4,5 millions de foyers au sein de la Fédération de Russie et à environ 800 000 foyers dans les territoires occupés de l’Ukraine. L’Ukraine et la Macédoine du Nord ont rejoint, dans cette lutte urgente pour la défense d’un journalisme de qualité, les signataires du Partenariat pour l’information et la démocratie. Loin d’observer à distance les bouleversements provoqués par l’intelligence artificielle (IA) sur les moyens de production et de diffusion d’informations fiables, RSF a initié la Charte de Paris sur l’IA et le journalisme aux côtés de 16 organisations internationales partenaires.

Autres défis d’envergure pour ces prochains mois : la protection du journalisme environnemental, sur la nécessité de laquelle RSF a alerté dans son rapport Les terres brûlées du journalisme en Amazonie. Dans la région du Sahel, déstabilisée par les attaques armées qui prennent aussi en étau les journalistes, le Sénégal voisin a un rôle à jouer pour la protection du droit à l’information et dans son rapport Le journalisme sénégalais à la croisée des chemins, RSF interpelle les nouvelles autorités face aux responsabilités qui leur incombent en la matière. 

Au cœur de la mission de RSF, le combat pour libérer les journalistes arbitrairement détenus dans le monde reste une priorité de l’organisation. Sa mobilisation sans relâche a contribué, en 2024, entre autres, à la libération historique de Julian Assange au Royaume-Uni, et à celle de Stanis Bujakera, après plus de six mois de détention à Kinshasa. Les enquêtes du bureau investigation de RSF ont notamment permis de dévoiler la vacuité des accusations qui le visaient.

Des projets d’envergure pour 2024-2025 

La rentrée de septembre s’inscrit dans la même dynamique, avec une activité intense menée par les équipes internationales de RSF, ses 14 bureaux et sections et plus de 150 correspondants à travers le monde. Dans les prochains mois, RSF poursuivra et lancera des actions sur ses différents champs d’intervention : 

  • La liberté de la presse : 
    • Un hommage sera rendu aux journalistes tués dans l’enclave palestinienne dans le cadre du prix Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre en octobre en France, et plusieurs actions internationales en ce sens seront menées. Une quatrième plainte sera déposée devant la Cour pénale internationale à propos de ces crimes.
    • Un programme de soutien aux journalistes birmans sera lancé.
    • Le Centre pour la liberté de la presse ouvert à Beyrouth en mars 2024 poursuivra ses activités afin d’être au plus près des journalistes de la région impactée par la guerre à Gaza.
    • Le bilan annuel des exactions contre les journalistes dans le monde sera publié en décembre.

 

  • Le marché de l’information : 
    • Dédiée au marché des médias en Ukraine, le rapport De la résilience au développement, Assurer l’avenir des médias ukrainiens appuiera l’appel à la création d’un fonds de soutien structurel pour les médias ukrainiens impactés par l’invasion russe à grande échelle.
    • L’organisation poursuivra son plaidoyer pour intégrer les recommandations de RSF pour l’intégrité de l’information dans la législation européenne et les autres législations nationales.
    • Un rapport autour du Projet Spinoza reviendra sur le développement de l’un des premiers outils d'intelligence artificielle conçu pour les journalistes et avec les journalistes. Initié par RSF, avec l’Alliance de la presse d’information générale (l’Alliance) en France, cet outil, au développement duquel sont déjà associées 12 groupes de médias comprenant plus de 100 rédactions, permet, à ce jour, d’accéder à plus de cinq bases de données, dont au moins 30 000 contenus de presse fiables et sourcés, spécifiquement sur la thématique du changement climatique.

 

  • L’espace informationnel : 
    • RSF lancera, fin septembre, le Propaganda Monitor, une plateforme en ligne, qui rassemble les publications de RSF sur la propagande et la désinformation, nourrie d’expertises universitaires. L’objectif de ce projet est de mettre en lumière les mécanismes et les multiples visages de la propagande à travers le monde afin de sensibiliser le public aux enjeux qu’elle recouvre et qu’il puisse mieux s’orienter dans l’espace informationnel. La première saison sera consacrée aux mécanismes de la propagande russe.
    • Des réunions de représentants gouvernementaux seront organisées dans le cadre du Partenariat pour l’information et la démocratie signé par 54 États à l’initiative de RSF.

 

La fin de l’année sera également ponctuée par de grands rendez-vous de l’organisation tels que : 

  • La célébration des 30 ans de deux sections de RSF : la section allemande le 10 octobre  et la section suédoise le 27 octobre.
  • Le rassemblement des correspondants régionaux du  bureau Asie-Pacifique  de RSF : basée à Taipei, l’équipe régionale réunira son réseau de correspondants locaux afin d’échanger sur les enjeux de la liberté de la presse sur la zone.
  • La 32e édition de la cérémonie de remise du prix RSF : elle se tiendra le 3 décembre à Washington afin de célébrer le travail de journalistes et de médias ayant contribué de manière notable à la défense et à la promotion de la liberté de la presse dans le monde. Outre les catégories “courage”, “impact”, “indépendance” et “photo - Lucas Dolega-SAIF”, deux nouvelles catégories seront dévoilées lors de l’événement.

 

L’organisation dispose de bureaux dans 14 villes dans le monde, et de représentants ou correspondants dans 144 pays.

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