Jude Zossé, directeur de publication du quotidien L'Hirondelle, a été condamné à six mois de prison ferme pour « offense au chef de l'Etat ». Reporters sans frontières exhorte la justice à revenir sur cette condamnation et rappelle les autorités centrafricaines à leurs engagements en faveur de la liberté de la presse.
Jude Zossé, directeur de publication du quotidien L'Hirondelle, a été condamné, le 12 mars 2004, à six mois de prison ferme et 200 000 FCFA (305 euros), pour « offense au chef de l'Etat ». Reporters sans frontières exhorte la justice à revenir sur cette condamnation et rappelle les autorités centrafricaines à leurs engagements en faveur de la liberté de la presse.
« Nous avions demandé au procureur de Bangui, Firmin Feindiro, de ne prononcer aucune peine de prison contre Jude Zossé. Il semble que notre appel n'ait pas été entendu, quand bien même le journaliste n'était pas l'auteur de l'article, qu'il s'était contenté de reprendre sur un site Internet d'opposition ! Sa condamnation est excessive et constitue une grave atteinte à la liberté de la presse », a déclaré Reporters sans frontières. « Les autorités centrafricaines jouent un double jeu dans cette affaire. D'un côté, elles nous affirment qu'elle veulent travailler à favoriser la liberté de la presse. De l'autre, elles nous mentent, comme Feindiro, et emprisonnent des journalistes. Nous ne pouvons plus l'accepter et demandons au président Bozizé de tout mettre en œuvre pour que les journalistes puissent travailler normalement et librement ».
Jude Zossé, directeur de publication du quotidien L'Hirondelle, basé à Bangui, a été condamné, le 12 mars 2004, à six mois de prison ferme et 200 000 FCFA d'amende pour « offense au chef de l'Etat ». Suite à son interpellation, le 25 février 2004, le procureur de Bangui avait assuré à Reporters sans frontières que Jude Zossé obtiendrait la liberté provisoire avant le verdict, le 12 mars. Elle lui a été refusée.
Les autorités reprochent au journaliste d'avoir publié, dans l'édition du 23 février, un article intitulé "Le général Bozizé, grand caissier-percepteur de l'Etat", tiré du site Internet d'un bihebdomadaire d'opposition, Centrafrique-Presse. L'article incriminé accusait le Président de détourner une grande partie des fonds publics à des fins personnelles, ce qui avait provoqué la démission de plusieurs responsables du ministère des Finances.
En 2003, le gouvernement centrafricain avait contacté Reporters sans frontières pour lui faire part de son intention de dépénaliser les délits de presse. Depuis, malgré les relances de l'organisation, le débat n'a jamais repris.