Le cyberdissident Ouyang Yi condamné à deux ans de prison
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La cour intermédiaire populaire de Chengdu (sud-ouest du pays) a condamné, le 16 mars 2004, le cyberdissident Ouyang Yi à deux ans de prison pour "incitation à la subversion d'Etat".
La Cour intermédiaire populaire de Chengdu (sud-ouest du pays) a condamné, le 16 mars 2004, le cyberdissident Ouyang Yi à deux ans de prison pour "incitation à la subversion d'Etat". L'énoncé du verdict s'est déroulé à huis clos.
Reporters sans frontières dénonce cette condamnation abusive visant, comme à l'habitude, à faire taire brutalement une voix qui diverge du discours du Parti communiste chinois. L'organisation regrette que la justice chinoise persiste à persécuter ceux qui ne font qu'exprimer leur opinion sur Internet.
En novembre 2002, Ouyang Yi avait écrit une lettre ouverte au Congrès du Parti communiste chinois, demandant une évolution graduelle du pays vers plus de démocratie. Cette lettre avait été ensuite reprise et modifiée par un groupe de 192 signataires. C'est la version modifiée qui a été retenue contre le cyberdissident, ce qui est contraire à la loi chinoise qui exige que l'original soit fourni pour être utilisé dans un procès.
Toutefois, par peur d'une condamnation encore plus lourde, la famille de Ouyang Yi a décidé de ne pas faire appel. "Avec le gouvernement communiste, ce n'est pas la peine", a déclaré sa belle-sœur.
L'avocat du cyberdissident a pu lui rendre visite : Ouyang Yi est en bonne santé. Il est toujours détenu dans un centre de détention provisoire, où les conditions sont particulièrement difficiles. Sa femme a été autorisée à lui rendre visite début avril.
Ouyang Yi, instituteur de 36 ans, avait également créé, en juillet 2002, un site Internet en faveur de la démocratie. Il avait aussi publié de nombreux articles politiques en ligne, notamment à propos du massacre de Tiananmen.
Le 4 décembre 2002, Ouyang Yi avait été arrêté pour la cinquième fois en six ans, mais, jusque-là, ses détentions n'avaient jamais excédé quarante-huit heures. C'est le premier cyberdissident condamné à une peine de prison depuis que le respect des droits de l'homme a été inscrit dans la Constitution chinoise, lors de la dernière Assemblée nationale populaire.
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Updated on
20.01.2016