Le bihebdomadaire Beudoh fermé sous la pression de l'armée
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Le bihebdomadaire indépendant Beudoh, publié en Aceh, a cessé de paraître suite aux pressions de l'armée indonésienne. Son rédacteur en chef a été interrogé pendant dix heures par des militaires. Depuis, le journaliste se cache.
Reporters sans frontières déplore les pressions de l'armée indonésienne sur la rédaction de l'une des rares publications indépendantes en Aceh. L'organisation a demandé au ministre indonésien de la Défense, Matori Abdul Djalil, de tout mettre en œuvre pour que la publication soit de nouveau autorisée à paraître et que la sécurité des journalistes de Beudoh soit garantie.
Le 5 décembre 2003, M. Maarif, rédacteur en chef du bihebdomadaire Beudoh, a été interrogé pendant dix heures par des officiers des services secrets de l'armée indonésienne (TNI) à Banda Aceh (province d'Aceh). Les militaires lui ont reproché le contenu de certains articles. Dans l'un d'eux, "Le peuple d'Aceh n'a pas besoin d'élections", paru fin de novembre, la rédaction critiquait la décision du gouvernement indonésien de maintenir la loi martiale. Le bihebdomadaire mettait en doute la légitimité des élections prévues en 2004. M. Maarif a expliqué à des journalistes de l'agence Associated Press que les officiers l'ont malmené puis menacé de mort s'il ne modifiait pas sa ligne éditoriale. "Changer les positions de notre journal est impossible car c'est contre notre politique", a précisé le journaliste qui avait lancé, en mars dernier, cette publication est opposée à la loi martiale. Les militaires lui ont également demandé de publier des excuses et de signer une lettre dans laquelle il reconnaît avoir publié des fausses informations. Ce qu'il a également refusé.
Selon le Jakarta Post, les autorités militaires ont nié avoir interdit le bihebdomadaire et précisé avoir convoqué le journaliste pour lui expliquer que ses articles étaient "provocateurs".
Selon Human Rights Watch, une "chape de plomb recouvre la province d'Aceh depuis que le gouvernement a relancé sa guerre contre les séparatistes armés du GAM le 19 mai." Dans un rapport sur la situation en Aceh intitulé "Museler les messagers ; attaques et restrictions contres les médias", l'organisation recense des dizaines d'agressions, de menaces et d'interpellations de journalistes. Dès les premiers jours de conflit, le général Endang Surawaya a interdit aux médias de rendre compte des propos des rebelles.
Publié le
Updated on
20.01.2016