Veritas, la radio fondée par le cardinal Tumi, est interdite d'émission depuis le 14 novembre et le matériel de Freedom FM est toujours sous scellés. Reporters sans frontières dénonce une reprise de la censure à l'approche de l'élection présidentielle de 2004.
Veritas, la radio privée du cardinal Christian Tumi, a finalement été autorisée à émettre, le 12 décembre. Cette autorisation reste cependant soumise à conditions et la station doit notamment respecter son "caractère confessionnel" et se soumettre à la "tutelle de l'archidiocèse de Douala".
Veritas avait dû mettre fin à ses programmes sur ordre du ministère de la Communication, le 14 novembre. Elle émettait alors depuis quelques semaines "en essai" à Douala (ouest du pays). Le cardinal Tumi est connu pour ses prises de position très critiques envers les autorités et le président Paul Biya.
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18.11.2003
Deux radios interdites : Reporters sans frontières dénonce des mesures politiques
Le cardinal Christian Tumi a appris, le 14 novembre, que la radio Veritas, dont il est le fondateur, devait immédiatement cesser d'émettre. Le lendemain, la station mettait fin à ses programmes.
Reporters sans frontières dénonce une attribution sélective des fréquences radio. "Comment se fait-il qu'à quelques semaines d'intervalles, les autorités octroient des fréquences à certains opérateurs et interdisent au cardinal Tumi d'émettre ?", interroge Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation.
"Veritas et Freedom FM, le projet de radio du groupe Le Messager, sont interdits d'antenne parce qu'ils dérangent. Le gouvernement a beau se retrancher derrière des arguments techniques ou juridiques, il est évident qu'il s'agit de mesures politiques. Et il est à craindre que la situation dégénère à l'approche de l'élection présidentielle de 2004", a ajouté M. Ménard.
Veritas émettait depuis quelques semaines "en essai" à Douala (ouest du pays). L'ordre de fermeture a été donné par le ministère de la Communication. Le cardinal Tumi est connu pour ses prises de position très critiques envers les autorités et le président Paul Biya.
Par ailleurs, la radio Freedom FM, créée par Pius Njawé, le propriétaire du groupe de presse Le Messager, est toujours interdite par le gouvernement. Le matériel de la station a été mis sous scellés en mai 2003 par les forces de l'ordre, la veille de son inauguration. La bataille juridique engagée alors par Pius Njawé pour demander la levée des scellés s'est retournée contre lui. Mi-octobre, le ministre de la Communication, Jacques Fame Ndongo, a porté plainte contre le journaliste pour avoir "créé et exploité une entreprise de communication audiovisuelle sans licence". Le ministre a demandé la saisie du matériel de Freedom FM et la condamnation de Pius Njawé à une amende.