La rédactrice en chef d'un journal d'opposition kazakh de nouveau harcelée en Russie
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Reporters sans frontières proteste contre le harcèlement constant dont est victime Irina Petruchova, rédactrice en chef russe de l'hebdomadaire d'opposition kazakh Respublika (40 000 exemplaires), en raison de ses prises de positions politiques à l'égard du pouvoir kazakh. La journaliste a été arrêtée le 23 avril 2005 par la police locale de Volokolamsk (120 kilomètres à l'ouest de Moscou). Elle a finalement été libérée le 25 avril dans l'après-midi.
« Cette arrestation illégale est une nouvelle preuve de l'acharnement des autorités kazakhes à l'encontre de l'une des rares voix dissidentes qui continuent de s'exprimer et de la passivité complice des autorités russes », a annoncé l'organisation.
Quatre policiers ont arrêté Irina Petruchova, le 23 avril, au service des passeports du bureau de police de Volokolamsk, alors qu'elle venait retirer ses nouveaux papiers d'identité. Elle a ensuite été conduite au commissariat principal de la ville et immédiatement placée en détention préventive. Selon l'agence Interfax, le procureur général du Kazakhstan a fourni à Moscou une demande d'extradition à son encontre, invoquant une affaire de fraude fiscale remontant à 2002. Le procureur local a considéré que les faits reprochés étaient trop anciens pour justifier l'extradition de la journaliste. Ayant la nationalité russe, Irina Petruchova est protégée par l'article 61 de la constitution, l'article 464 du code pénal et l'article 57 de la Convention de Minsk (du 22 janvier 1993) et ne peut en aucun cas être extradée vers un Etat tiers.
Il s'agit de la deuxième arrestation par la police russe de la rédactrice en chef d'un des journaux d'opposition les plus populaires au Kazakhstan. Le 9 mars 2004, Irina Petruchova avait été interpellée pendant plus de quatre heures à Saint-Pétersbourg, sur la base d'un mandat d'arrêt délivré par les autorités kazakhes. Les policiers avaient alors présenté à la journaliste un document du ministère de l'Intérieur russe indiquant que la police financière kazakhe demandait son arrestation pour infraction à la loi fiscale.
Irina Petruchova avait été contrainte de s'exiler en Russie en 2002, à la suite de multiples pressions dont elle avait été victime à Almaty (capitale kazakhe). Le 4 juillet 2002, elle avait été condamnée à dix-huit mois de prison et immédiatement amnistiée, pour n'avoir pas déclaré sa nationalité russe. Le 22 mai de la même année, les locaux de son hebdomadaire avaient été détruits après une attaque au cocktail Molotov, en plein centre d'Almaty. Trois jours auparavant, le cadavre d'un chien décapité avait été suspendu devant l'entrée de son appartement. Le 8 mars 2002, la journaliste avait également reçu une couronne mortuaire.
Plus d'une centaine de journalistes kazakhs ont manifesté leur soutien devant le Consulat de la Fédération de Russie, à Almaty, le 25 avril. Ils ont dénoncé l'acharnement des autorités qui tentent de museler l'un des rares journaux d'opposition.
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Updated on
20.01.2016