La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples va examiner le dossier du journaliste suédo-érythréen Dawit Isaac
Organisation :
Reporters sans frontières se félicite de la décision de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples d'examiner le dossier de Dawit Isaac, emprisonné depuis 2001, sans charge ni inculpation.
La requête déposée devant la Commission par les avocats de Dawit Isaac est fondée sur le principe de l’Habeas Corpus, qui prévoit que tout prisonnier a droit de bénéficier des services d’un avocat et de se défendre. Ce principe a été accepté par les autorités érythréennes, qui refusent pourtant de reconnaître les droits de défense les plus élémentaires à Dawit Isaac et à ses confrères emprisonnés depuis septembre 2001.
La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, qui est le principal organe se prononçant sur les questions de violation des droits de l’Homme au sein de l’Union africaine, va prochainement questionner l'Erythrée sur ses manquements aux conventions internationales des droits de l'homme qu'elle s'est engagée à respecter.
Reporters sans frontières prend également note avec satisfaction de l'intérêt témoigné pour les journalistes érythréens par le Rapporteur Spécial pour l'Erythrée. Nommée en octobre 2012, Sheila B. Keetharuth doit s'entretenir avec l'avocat Jesús Alcalá sur la procédure en cours devant la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples.
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18.02.2013 - Le cas de Dawit Isaac présenté à la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples à Banjul
Reporters sans frontières se félicite de l'examen du dossier du journaliste et écrivain suédo-érythréen, Dawit Isaac, emprisonné en Erythrée, par la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples. Son cas sera discuté cette semaine, à l'occasion d'une session extraordinaire de la Commission, du 18 au 25 février 2013, à Banjul, capitale de la Gambie.
"Le fait que la Commission examine notre requête prouve qu'elle l'a jugée fondée. C'est un premier pas très important dans une démarche qui, nous l'espérons, aboutira à une décision condamnant l'Érythrée. Si tel était le cas, la Commission, qui est le principal organe jugeant des droits de l'Homme au sein de l'Union africaine, demanderait la libération de Dawit Isaac", a déclaré le juriste suédois Jesús Alcalá.
Jesús Alcalá se rendra personnellement à Banjul pour assister à la session extraordinaire. Conjointement avec les avocats Me Percy Bratt et Me Prisca Orsonneau, Me Alcalá avait adressé à la Cour suprême érythréenne une ordonnance d'Habeas Corpus, en juin 2011, en faveur de Dawit Isaac, emprisonné depuis 2001 sans avoir jamais été inculpé, jugé ni condamné.
Le principe de l'Habeas Corpus prévoit que tout prisonnier a droit de bénéficier des services d'un avocat et de se défendre. Il revient ensuite au juge de décider si l'emprisonnement est légal ou non.
Le gouvernement érythréen a reconnu que le principe de l'Habeas Corpus était appliqué en Érythrée et que les tribunaux érythréens étaient indépendants. La Cour suprême, cependant, a jusqu'ici refusé de juger le cas.
La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples a été créée par l'Union africaine pour protéger et promouvoir les droits de l'homme et interpréter la charte africaine en la matière. Les onze commissaires jugent si l'Érythrée respecte les droits de l'homme et la convention africaine que le pays s'est engagé à appliquer. Ils peuvent demander des explications au gouvernement érythréen si la requête démontre que l'emprisonnement de Dawit Isaac viole la loi érythréenne ainsi que plusieurs conventions africaines et internationales.
Dawit Isaac n'a jamais été inculpé ni condamné. Il est détenu à l'isolement, sans possibilité de recevoir la visite de sa famille, d'un avocat, de diplomates suédois ou de la Croix-Rouge internationale. Il est incarcéré depuis plus de onze ans. Si la loi érythréenne avait été respectée, il aurait dû être inculpé au cours du premier mois de sa détention ou relâché.
La vie de Dawit Isaac est en danger. Plusieurs de ses collègues sont morts en prison. Une enquête de Reporters sans frontières rendue publique en août 2012 a confirmé la mort en détention de trois journalistes arrêtés à la même époque que lui.
"Avec la présentation du cas de Dawit Isaac devant la Commission, la pression sur le régime érythréen monte d'un cran. Elle contribue aussi à faire de la détention de ce journaliste une affaire africaine", a déclaré Lotta Schüllerqvist, présidente de la section suédoise de Reporters sans frontières.
Pour de plus amples informations, merci de contacter Björn Tunbäck, de la section suédoise de RSF : +46 703 2709 12.
Me Jesús Alcalá peut être joint le 18 février : +46 708 699 663
Bureau de la section suédoise de RSF à Stockholm : +46 70 2998 693
Bureau Afrique su secrétariat international de RSF à Paris : + 33 144 83 84 76
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Publié le
Updated on
20.01.2016