La Chine doit faire la lumière sur la mort mystérieuse de l’ex-rédactrice en chef du magazine News Front
Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités chinoises à enquêter sur la mort suspecte, il y a six mois, d’une ancienne rédactrice en chef du magazine News Front, une publication du Quotidien du Peuple.
Le 6 novembre 2018, Hu Xin, 66 ans, rédactrice en chef à la retraite de News Front, un mensuel du groupe de presse Quotidien du Peuple, se serait suicidée en se jetant du 19ème étage d’un bâtiment du groupe à Pékin, selon divers messages publiés sur les réseaux sociaux chinois et depuis effacés. Six mois après, aucun rapport officiel n’a encore été rendu public.
« Une telle mort violente ne doit jamais être prise à la légère, car les journalistes détiennent parfois des informations confidentielles issues de leurs enquêtes, insiste Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle les autorités chinoises à « faire la lumière sur les circonstances de la mort de Hu Xin, qui fait suite à plusieurs autres décès suspects en Chine ces dernières années.»
Hu avait rejoint dans les années 1990 le groupe Quotidien du Peuple, qui est l’organe de presse officiel du Parti communiste chinois (PCC). Avant de devenir rédactrice en chef du magazine News Front fin 2008, elle occupait les mêmes fonctions au sein du magazine La Tribune du peuple, une autre publication du groupe. Elle avait pris sa retraite en 2014.
En 2012, un autre journaliste retraité du Quotidien du Peuple, Xu Huaiqian, avait trouvé la mort dans les mêmes circonstances dans un apparent suicide. En octobre 2018, le plus haut responsable politique chinois à Macao, Zheng Xiaosong, se serait également suicidé en se jetant par la fenêtre de son appartement. Quelques mois auparavant, le journaliste chinois Dai Shizhong avait été été tué dans des circonstances troubles dans la province du Hunan.
En 2019, la Chine est tombée au 177 rang sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse de RSF 2019.