Reporters sans frontières s'inquiète de la volonté affichée par les autorités chinoises de fermer tous les sites et weblogs basés en Chine qui ne se seraient pas inscrits sur les registres officiels. Cette décision est d'autant plus préoccupante que Pékin a par ailleurs annoncé qu'il disposait d'un nouveau système pour surveiller en temps réel les sites enregistrés et repérer ceux qui refusent de se plier à cette procédure.
Reporters sans frontières s'inquiète de la volonté affichée par les autorités chinoises de fermer tous les sites et weblogs basés en Chine qui ne se seraient pas inscrits sur les registres officiels. Cette décision est d'autant plus préoccupante que Pékin a par ailleurs annoncé qu'il disposait d'un nouveau système pour surveiller en temps réel les sites enregistrés et repérer ceux qui refusent de se plier à cette procédure.
"Par ce type d'annonce, les autorités chinoises cherchent avant tout à intimider les responsables de site et les webloggers. Les autorités souhaitent également pousser les publications les plus libres de ton à migrer vers l'étranger, où elles seront rendues inaccessibles par les systèmes de filtrage. Quant à ceux qui continueront de publier, sous leur vrai nom, sur des sites hébergés en Chine, ils n'auront d'autre alternative que d'éviter les sujets politiques, ou de relayer la propagande du parti unique. Cette décision devrait permettre au pouvoir de contrôler de manière encore plus efficace l'information en ligne", a déploré l'organisation.
Le ministère de l'Industrie de l'Information (MII) a publié, le 20 mars, un décret imposant à tous les sites Web hébergés en Chine, commerciaux ou non, de s'inscrire sur ses registres avant le 30 juin prochain, en indiquant l'identité complète des responsables de publication. Officiellement, cette mesure a pour objectif de contrôler les informations qui "mettent en danger le pays". Selon des chiffres officiels, près de 75 % des sites chinois se seraient déjà pliés à cette procédure. D'après l'agence de presse russe Interfax, le ministère aurait ensuite annoncé, début juin, le lancement d'un nouveau système, appelé "Night crawler" (pa chong en chinois), permettant de localiser et de bloquer l'accès aux sites ne s'étant pas enregistrés.
Les opérateurs de télécoms, les hébergeurs et les grands portails d'information chinois ont été mis à contribution par les autorités pour rappeler à leurs utilisateurs que cette procédure était obligatoire. En mai, de nombreux webloggers ont ainsi reçu un e-mail leur intimant de s'enregistrer, faute de quoi leur blog serait déclaré illégal. Un blogger basé en Chine a expliqué à Reporters sans frontières, sous le couvert de l'anonymat, que son site avait récemment été rendu inaccessible par la police de Shanghai pour défaut d'enregistrement. Lorsqu'il a téléphoné au MII pour s'informer sur la marche à suivre pour régulariser sa situation, on lui a répondu que, dans son cas, ce n'était de toute façon "pas la peine" de s'enregistrer, car "un blog indépendant n'avait aucune chance d'obtenir l'autorisation de publier".