Une Cour anti-terroriste de Quetta (sud-ouest du pays) a acquitté Khawar Mehdi, collaborateur de l'hebdomadaire français L'Express, pour manque de preuves. Reporters sans frontières est soulagée mais regrette qu'il ait fallu attendre plus d'un an pour que la justice pakistanaise se rende compte de l'innocence du reporter.
Reporters sans frontières accueille avec soulagement l'abandon des poursuites engagées contre le journaliste freelance Khawar Mehdi. « Il aura fallu plus d'un an pour que la justice pakistanaise se rende compte du manque évident de preuves à l'encontre de Khawar. Un an de trop au cours duquel il a été détenu au secret, torturé, harcelé et obligé de fuir son pays », a déploré Reporters sans frontières.
Le 23 mars 2005, la Cour spéciale pour la suppression du terrorisme de Quetta (Sud-Ouest) a acquitté Khawar Mehdi, collaborateur de l'hebdomadaire français L'Express, pour manque de preuves. Les graves accusations de l'Etat qui exposait le journaliste à une peine de prison à vie, ont été jugées sans fondement par les magistrats.
En revanche, la Cour a maintenu la condamnation à un an de prison infligée à Khawar Mehdi, début 2005, pour ne pas avoir assisté à des audiences de son procès. Le journaliste avait décidé de quitter le Pakistan, fin 2004, de peur d'être condamné à une lourde peine de prison.
Reporters sans frontières souhaite que cette condamnation injuste puisse être annulée en appel.
Le 29 mars 2004, Khawar Mehdi Rizvi avait été libéré sous caution de la prison de Quetta. Il restait poursuivi pour "conspiration" et "sédition" et devait se présenter à chacune des audiences du procès.
Par ailleurs, Allah Noor et Abdul Shakir, arrêtés pour avoir été en contact avec le journaliste, ont également été libérés et blanchis des accusations de complicité avec Khawar Mehdi.
Résumé de l'affaire :
Après plus de quarante jours de détention au secret et de torture aux mains des services secrets militaires, les autorités pakistanaises avaient inculpé, le 25 janvier 2004, Khawar Mehdi Rizvi, collaborateur de Marc Epstein et de Jean-Paul Guilloteau, reporters l'hebdomadaire français L'Express, de "sédition" et "conspiration". Les autorités lui reprochaiennt d'avoir organisé pour les journalistes français un faux reportage sur les activités de groupes armés taliban à la frontière avec l'Afghanistan. Les trois journalistes avaient été arrêtés le 16 décembre 2003 à Karachi et libérés quelques semaines plus tard.