Kazakhstan : RSF demande le retrait d’une loi liberticide sur les “fake news”
Au Kazakhstan, une loi sanctionnant les “fake news” fait craindre une nouvelle forme de censure. Elle vise à entraver, encore davantage, le travail des journalistes et des blogueurs indépendants du pays. Reporters sans frontières (RSF) demande son retrait immédiat.
C’est une nouvelle menace qui plane sur les médias indépendants kazakhs. Ce 10 septembre 2023 entre en vigueur une loi encadrant strictement l’activité des journalistes et des blogueurs, signée par le président Tokaïev le 10 juillet dernier. L’un des articles prévoit de lourdes amendes pour la publication et la diffusion de “fausses informations” sur Internet (art. 456-2 du Code administratif). La loi ne précise pas qui jugera de la véracité d’une information ni sur quels critères. Sa formulation vague laisse une grande place à l’interprétation et ouvre la porte à la censure étatique.
“Au lieu de protéger les journalistes et favoriser le pluralisme de la presse, le président Kassym-Jomart Tokaïev s’offre des outils de censure et d’intimidation judiciaire des voix dissidentes. Cette loi représente un pas de plus dans la mauvaise direction. RSF demande son retrait immédiat
L’ONG Legal Media Center du Kazakhstan souligne, à RSF, le risque d’autocensure accrue dans un pays au paysage médiatique déjà restreint.“Ce texte, qui a pour objectif de faire réfléchir à deux fois ceux qui publient sur Internet, risque d’être appliqué uniquement lorsqu’il sert les intérêts des autorités.”
Les journalistes indépendants au Kazakhstan font régulièrement face à des violences et des menaces, comme dans plusieurs pays ex-soviétiques d’Asie centrale qui multiplient les lois liberticides, principalement calquées sur des textes de Moscou, depuis l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine.