Issa Saharkhiz a cessé sa grève de la faim
Reporters sans frontières (RSF) se réjouit qu’Issa Saharkhiz ait mis un terme à sa grève de la faim, et que ses jours ne soient par conséquent plus en danger. La République islamique d'Iran doit désormais libérer ce journaliste ainsi que les 37 autres journalistes et citoyens- journalistes emprisonnés dans le pays.
Le 16 février 2016, Issa Saharkhiz, a pu informer sa famille par un bref appel téléphonique qu’il recommançait à s’alimenter après la visite du procureur et un changement notable de ses conditions de détention.
Emprisonné depuis 3 mois, et placé à l’isolement au sein du dortoir 2 A de la prison d’Evin - contrôlé par les gardiens de la révolution- le journaliste a perdu plus de 26 kilos. Son état de santé reste préoccupant.
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Publié le lundi 15 février 2016
RSF s’inquiète de l’état de santé d'Issa Saharkhiz
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’attitude irresponsable des plus hautes autorités iraniennes qui refusent de libérer le journaliste Issa Saharkhiz alors qu’il entame son 4e jour de grève de la faim.
Vendredi 12 février 2016, Issa Saharkhiz a informé sa famille qu’il décidait d’arrêter de s’alimenter pour protester contre ses conditions de détention: « Vous viendrez me chercher soit à l’hôpital soit au cimetière de Beheshtzahar » a-t-il déclaré, ajoutant qu'il est soumis à des pressions pour lui « faire avouer des crimes (qu’il n’a) pas commis.»
Arrêté le 2 novembre 2015, avec trois autres journalistes par la section du renseignements des Gardiens de la révolution dans une nouvelle vague d'arrestation, ce directeur de plusieurs journaux réformateurs, et notamment du mensuel suspendu Aftab, est maintenu en détention provisoire avec ses collègues. Les services tentent de lui extorquer des aveux afin de confirmer la thèse d’Ali Khamenei selon laquelle les journalistes seraient membres “de réseaux d’espionnage, impliqués dans un projet d’infiltration ennemi”.
Issa Saharkhiz, grande figure de la presse iranienne avait déjà été arrêté le 4 juillet 2009, et condamné, deux mois plus tard, à trois ans de prison ferme pour « publicité contre le régime » par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. En août 2011, il avait à nouveau été condamné à deux ans de prison toujours en raison de ses activités journalistiques. Gravement malade, il a été victime de plusieurs malaises en prison.
RSF demande aux autorités iraniennes des garanties sur l’état de santé de ce journaliste. En aucun cas sa vie ne doit être mise en danger.
Avec 37 journalistes et citoyens- journalistes emprisonnés,l’Iran est toujours l’une des cinq plus grandes prisons du monde pour les professionnels de l’information. Le pays est classé 173e sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2015 de Reporters sans frontières.