Israël-Palestine : cinq journalistes palestiniens blessés ce week-end
Cinq journalistes palestiniens ont été blessés par les forces armées israéliennes alors qu’ils couvraient divers rassemblements dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Reporters sans frontières (RSF) condamne le ciblage délibéré des journalistes palestiniens.
Au moins cinq journalistes palestiniens ont été blessés tout au long de ce week-end, dont l’un grièvement, à l’issue d’une série de manifestations contre les autorités israéliennes.
Vendredi 19 juillet, deux journalistes ont été blessés par des tirs de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Selon le Palestinian Center For Development And Media Freedom (Mada), une ONG locale, les faits se sont déroulés alors que des reporters prenaient des images d’un manifestant blessé par un tir de balle en caoutchouc. Un soldat israélien aurait alors ouvert le feu sur le petit groupe de journalistes. Le premier d’entre eux, le journaliste Sami Misran (Al-Aqsa TV), a été blessé par un éclat de balle dans l’oeil et en a perdu l’usage. La deuxième, Safinaz Al-Luh (Hanthala News), a une fracture mineure à l’épaule, après avoir reçu un tir dans le dos. L’un comme l’autre portaient un gilet clairement identifié “press”.
“Viser des journalistes alors qu’ils sont clairement identifiables témoigne d’une volonté délibérée de cibler la presse et de faire barrage à leur travail, dénonce le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). L’armée israélienne doit cesser de s’en prendre aux journalistes, qui sont protégés par le droit international dans le cadre de l’exercice de leur métier.”
Par ailleurs, deux autres journalistes ont été blessés par des bombes lacrymogènes à Wadi Al-Homs, dans la région de Bethléem, en Cisjordanie, alors qu’ils tentaient de se rapprocher d’un rassemblement de familles palestiniennes opposées à la démolition de leur maison par les autorités israéliennes. La première a été identifiée comme étant Ayat Arqawi (APA Agency) et le deuxième, Mutasem Sqfelhait (Quds Network). Contactés par RSF, les deux journalistes expliquent que les soldats israéliens ont intimé l’ordre aux journalistes de ne pas filmer, avant d’avoir recours aux gaz lacrymogènes.
Enfin, ce lundi 22 juillet, le journaliste Mohamed Al-Arbid a été blessé par balle à la jambe à Malkah, dans la bande de Gaza, alors qu’il filmait un convoi de camions venu protester contre le blocus de ce territoire par l’Etat hébreu.
Cette année, une dizaine de journalistes ont été blessés par des tirs de l’armée israélienne pendant la marche annuelle du retour, du 30 mars au 15 mai. Le 30 mars 2018, durant la même marche, les journalistes Yaser Murtaja et Ahmad Abu Hussein sont morts des suites de leurs blessures, alors qu’ils étaient clairement identifiés comme journalistes.
Israël occupe la 88e place dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.